François Fillon - Capture d'écran Youtube

François Fillon – Capture d’écran Youtube

« Moi je veux une école primaire qui transmette les valeurs et les savoirs fondamentaux. Je veux une école du respect et de l’autorité symbolisés par le port de l’uniforme », avait lancé François Fillon à l’université d’été des Républicains à la Baule, le 3 septembre dernier. Pour celui qui fut ministre de l’Éducation nationale entre mars 2004 et mai 2005 sous Jacques Chirac, la France « doit avoir un système éducatif promouvant les valeurs d’excellence et de mérite, à contre-courant de l’égalitarisme voulu par la gauche » comme il l’explique sur son site internet.

Dans son programme, François Fillon fustige les réformes faites par ses successeurs. Des réformes « qui n’ont pas abouti aux effets escomptés » car « elles se sont heurtées aux rigidités d’un des systèmes les plus lourds et les plus centralisés au monde ». Pour lui, « les enseignants, les élèves et les parents d’élèves n’ont pas compris la cohérence ni l’objectif recherché » par celles-ci. Il dresse aussi le bilan du quinquennat Hollande en terme d’éducation qu’il qualifie d’un « grand bond en arrière » et juge que si les moyens alloués à l’éducation ont augmenté, ceux-ci sont mal utilisés : « Il est triste que notre pays n’ait pas de bons résultats dans la plupart des évaluations internationales ».

Pour l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, « tout commence par […] une transformation profonde et un vrai objectif qualitatif ».

Fondamentaux, autorité et apprentissage

François Fillon souhaite que l’école transmette des savoirs fondamentaux. Il propose pour cela d’avancer la scolarité obligatoire à 5 ans au lieu de 6 pour « une année supplémentaire d’apprentissage à la lecture », « de consacrer les trois quarts du temps de classe à l’apprentissage de la lecture, de l’écriture, du calcul, des grands personnages et des grandes dates de France » et « de mettre fin à l’interdiction des devoirs à l’école élémentaire ».

Il milite aussi pour une utilisation efficace des outils numériques et un renforcement du niveau d’anglais dernièrement jugé moyen en France selon une étude. « L’enseignement des langues et des cultures d’origine » sera au contraire supprimé. L’apprentissage est également une notion essentielle de son programme car il propose de « mobiliser tout le pays en faveur de l’apprentissage à 15 ans et de redéployer les fonds destinés aux emplois aidés vers les aides aux entreprises pour favoriser l’embauche d’apprentis et pour augmenter leurs rémunérations » et ainsi « multiplier par deux le nombre de jeunes en alternance ».

Le baccalauréat serait revisité et « simplifié » : l’élève aura le choix de trois « matières fondamentales » en plus du français.

Et les professeurs ?

Le candidat à la primaire de droite estime que « les professeurs sont souvent critiqués de manière injuste » et qu’ils « exercent [leur métier] dans des conditions de plus en plus difficiles ». Il recommande donc une « formation avec un recours à l’apprentissage de l’art d’enseigner en complément de leurs cursus universitaires » et d' »assurer plus d’heures d’enseignement à cheval entre lycée et université » pour les professeurs agrégés. Néanmoins, il est également question d’une suppression de 500 000 emplois de fonctionnaires et d’un passage à 39 heures pour la Fonction Publique.