Le-moral-des-inspecteurs-couv_medium

« Le moral des inspecteurs », étude de Georges Fotinos et José Mario Horenstein

La toute première recherche sur le moral des personnels du corps d’inspection de l’Education nationale a été présentée, le 17 novembre 2016, au salon Educatec-Educatice, lors d’une table ronde.

L’étude, réalisée à l’initiative de la Casden par le chercheur Georges Fotinos, spécialiste des questions de climat scolaire, et le médecin psychiatre José Mario Horenstein, pointe du doigt une dégradation des conditions de travail des inspecteurs, et alerte sur leur « épuisement professionnel ».

Un inspecteur sur 10 en « burn-out clinique »

« Au moment où les directives nationales indiquent que les inspecteurs territoriaux (IEN et IA-IPR) sont des ‘acteurs essentiels du pilotage pédagogique’ de la Refondation de l’école, le malaise au sein de ces personnels est grandissant », écrivent les auteurs de l’étude. Selon Georges Fotinos et José Mario Horenstein, un quart des inspecteurs sont présumés en « épuisement professionnel », 1 sur 10 sont « en burn-out clinique », et les deux tiers déclarent un moral professionnel « moyen-mauvais ».

Et si on en demandait trop aux inspecteurs, dont 96% expriment « un sentiment de stress de plus en plus fréquent » ? « D’une école reconnue et respectée, nous sommes passés à une école de plus en plus soumise aux revendications individuelles », écrivent Fotinos et Horenstein.

Inspecteur audit

Inspecteur © gertot1967 – Fotolia.com

« D’une école où la mixité sociale était répandue et participait à l’amélioration du climat scolaire, nous sommes passés à une école qui développe les ghettos scolaires », poursuivent les auteurs de l’étude. Pour « relever ces défis », les inspecteurs, « en première ligne », ont-ils « les moyens (conditions de travail, caractéristiques du métier) nécessaires, et sont-ils aptes (motivation, moral, santé)? », s’interrogent-ils.

« Un volume de travail trop lourd »

Selon l’enquête, 78% des inspecteurs estiment que leurs conditions de travail « se sont dégradées », et 9 inspecteurs territoriaux sur 10 déclarent que « leur volume de travail est trop lourd ». Pour 7 IEN et IA-IPR sur 10, il aurait même « augmenté » depuis 2011.

Ainsi, nombre des inspecteurs dénoncent « l’accumulation des tâches » qui leur sont dévolues – missions d’impulsion, d’évaluation, d’inspection, de contrôle, d’animation, de formation, de sanction des études, de gestion, de recrutement, d’expertise.

Pour Georges Fotinos et José Mario Horenstein, qui décrivent notamment le « poids écrasant » du « travail administratif et de la gestion des conflits », le malaise « ne peut que s’aggraver » si rien ne bouge. Les auteurs de l’étude proposent plusieurs pistes, dont la limitation de la « polyvalence excessive des missions » des IEN / IA-IPR en « mutualisant les compétences », et l’inscription dans la formation (initiale et continue) de « stages obligatoires » sur « la gestion des conflits ».