Double ration de frites à la cantine pour remplacer le porc, suppression des allocations familiales, débat sur les rythmes scolaires: la ministre Laurence Rossignol épingle dans une tribune les propositions de candidats à la présidentielle qui font des enfants les « victimes collatérales des surenchères à droite et à l’extrême droite ».

A l’approche de la Journée internationale des Droits de l’enfant, dimanche, jour du premier tour de la primaire de la droite, la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes regrette sur libération.fr que « les candidats à la primaire de la droite et du centre (aient) servi ad nauseam leurs vieilles recettes libérales et sécuritaires pour emporter la course au +plus à droite que moi tu meurs+ ».

Rappelant « l’antienne de la suppression des allocations familiales pour sanctionner l’absentéisme scolaire », elle s’en prend particulièrement à l’ancien président Nicolas Sarkozy qui propose d’en « priver aussi les mères ayant été plusieurs fois verbalisées pour port de la burka » et a franchi « une ligne jaune en suggérant que les enfants qui refusent de manger du porc à la cantine puissent prendre +une double ration de frites+ ».

« Les ennemis sont très clairement désignés: les pauvres, les musulmans, les chômeurs, véritables bouc-émissaires des maux de la société. Sans doute les tenants de cette droite extrême ont-ils oublié qu’à travers l’école ou leurs parents, ce sont les enfants qui sont visés », poursuit-elle.

Pour la ministre, ces « candidats ou élus n’hésitent pas à instrumentaliser les enfants au service de leurs ambitions électorales » et leur « politique familiale n’est en fait pensée que pour la famille telle qu’ils la rêvent, composée d’un papa et d’une maman de milieux favorisés, et d’enfants sans problèmes ».