Le policier de 26 ans, jugé pour des violences contre un élève du lycée Bergson, a affirmé jeudi devant ses juges qu’il n’avait pas spécifiquement tenté de lui porter un coup au visage, qualifiant son geste de « malheureux concours de circonstances ».
Le 24 mars, en pleine mobilisation contre la loi travail des poubelles avaient été brûlées aux abords d’un lycée du XIXe arrondissement. Certains témoignages avaient fait état de jets d’oeufs et de farine, d’autres de jets de pierres, de pavés et de bouteilles.
L’adolescent de 15 ans frappé par le policier, un élève de seconde, a reconnu avoir jeté un sac de farine, mais sans l’avoir enflammé, ainsi que l’a affirmé le fonctionnaire.
Les policiers ont interpellé l’enfant à environ 300 mètres de l’établissement scolaire.
Une vidéo de la scène montre le lycéen à terre, entouré de policiers qui le somment de se lever, avant de lui saisir les bras pour le remettre debout.
C’est alors qu’un policier casqué lui porte un violent coup de poing au visage, ce qui déséquilibre l’adolescent et le fait tomber.
A la barre, le gardien de la paix, prénommé Sofiane, assure que lorsque que les policiers ont relevé le jeune homme juste après l’avoir interpellé, il a senti « comme des doigts au niveau de la jugulaire » de son casque. « Je me suis senti en danger », dit-il.
Il voulait lui porter un coup au niveau du plexus, un geste « proportionné » au vu de la situation, dit-il, mais « l’appui sur la nuque » du jeune homme, que tenait l’un de ses collègues, « l’a fait se baisser ».
« En aucun cas il n’y a eu de volonté de le toucher au visage », a dit le policier, « je ne me serais jamais permis » d’exercer des violences « sachant qu’on est filmés en permanence ». « Je n’avais pas l’intention de porter un coup de poing ».
« A quoi sert votre geste ? », un autre policier immobilisant l’adolescent, a demandé la présidente. « Je ne l’ai pas vu », répond le fonctionnaire, qui invoque « l’effet tunnel ». « Focalisé sur une action, vous ne faites pas forcément attention à ce qui se passe autour de vous », dit-il.
L’adolescent a raconté devant le tribunal que le policier le « frappe par terre », puis une fois debout, « me donne un coup de poing dans la tête ».
A la fin des débats, le policier a exprimé ses regrets, à l’égard de la victime et regretté « que l’image de la police nationale ait été ternie ».
Le procès se poursuivait en fin d’après-midi. Le tribunal devrait mettre son jugement en délibéré.
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