
Malik Moustarhfir
Vous êtes aujourd’hui en fin d’internat de radiologie. En prenant exemple sur votre parcours scolaire, quelles études peut-on faire aujourd’hui pour devenir médecin ?
La PACES est la première année commune aux études de santé (pharmacie, odontologie, sage-femme, médecine…). Elle est organisée en deux semestres et est sanctionnée par un concours spécifique à chaque filière, très sélectif (le numérus clausus varie selon les facultés = nombre d’étudiants admis en deuxième année/nombre d’étudiants inscrits). L’admission en deuxième année dépend ainsi du classement du candidat à l’issue du concours.
Si le candidat réussi le concours et souhaite suivre un cursus médical, il s’engage alors pour 6 années d’études. Elles permettent d’acquérir une formation médicale complète en alternant cours théoriques à la faculté et stages pratiques pour se préparer au deuxième barrage des études : les épreuves classantes nationales (ECN). Cet examen a lieu à la fin de la 6ème année et selon son rang de classement, le candidat peut alors choisir sa spécialité et le lieu de sa formation pour son internat. Celui-ci dure 3 ans pour les généralistes et 4 à 5 ans pour les autres spécialités (une réforme est en cours et va augmenter la durée de ce cycle de formation). En fin d’internat, les internes décrochent un DES (diplôme d’études spécialisées).
Y-a-t-il une charge de travail importante en médecine ?

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La charge de travail est assez importante dès la première année et cela jusqu’à la fin de la 6ème année. La première année de médecine est purement théorique donc la plupart des étudiants passent leurs journées dans les livres. Il est évident qu’un étudiant avec une grande capacité de travail et une très bonne mémoire a plus de chance de réussir qu’un autre.
En deuxième et troisième années, les étudiants commencent à se détendre un peu malgré les partiels de milieu et fin d’années (ils relâchent la pression accumulée en première année). Mais dès les années suivantes (4ème, 5ème et 6ème), ils doivent reprendre un rythme de travail soutenu pour mettre toutes les chances de leur côté pour décrocher le classement souhaité aux ECN.
A l’issue de la 6ème année d’études, l’étudiant doit choisir une spécialité. Quelle a été la vôtre et pour quelles raisons ?
En effet, les futurs internes choisissent en fin de 6ème année après le concours, en fonction de leur rang de classement, leur spécialité et le lieu de leur formation… Tous les choix s’offrent à eux : la dermatologie, la chirurgie viscérale, la médecine générale, l’ophtalmologie, la radiologie, la neurochirurgie… En ce qui me concerne, je me suis orienté vers la radiologie. Le choix n’a pas vraiment été difficile car j’avais pour objectif d’essayer de garder des connaissances médicales avancées sur plusieurs sujets et spécialités différentes. La radiologie répond, selon moi, à cet objectif car c’est une spécialité où nous avons des contacts avec l’ensemble des cliniciens. Elle demande un investissement personnel assez important pour pouvoir justement parler de spécialiste à spécialiste en permanence (l’apprentissage se fait à l’hôpital mais aussi dans les bouquins…). C’est aussi une spécialité au centre de la prise en charge du patient (du dépistage au diagnostic en passant par la thérapeutique), très variée dans ses modalités d’exercice et permettant de toucher à toutes les spécialités d’organes.
Vous avez donc passé les ECN à la fin de la 6ème année. En quoi consistaient-elles ?

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Les ECN (épreuves classantes nationales) constituent le deuxième obstacle obligatoire à franchir pour tous les étudiants de médecine après le concours de PACES. Pour ma part, je les ai passées en 2011. A ce moment-là, le concours était encore sous forme « papier ». Depuis 2016, il est informatisé (iECN) et les étudiants composent sur tablettes tactiles. Avant la réforme de 2016, il comportait neuf dossiers cliniques, chacun noté sur 100 points. Il fallait répondre à un certain nombre de questions d’un cas clinique de la vie quotidienne. Il y avait également une épreuve de lecture critique d’articles scientifiques (LCA), notée elle aussi sur 100.
Le concours, étalé sur 2 jours et demi, balayait tous les items au programme, en 2011, il y en avait 345. Tous les sujets pouvaient donc tomber. Il n’y a pas de note minimale à obtenir, il faut simplement avoir la meilleure note possible afin d’obtenir un bon rang lors du classement national. Dorénavant, les modalités des iECN sont les suivantes : 18 cas cliniques (dits dossiers cliniques progressifs) de 15 questions sous forme de QCM, 2 articles scientifiques à analyser et 120 Questions Isolées (QCM sur l’ensemble des items du programme).
Aujourd’hui, vous travaillez à Paris en tant qu’interne en radiologie. Pouvez-vous nous décrire votre journée type ?

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Généralement les journées s’étalent de 8h à 18h30, selon le service. Mais celles-ci peuvent finir beaucoup plus tard s’il y a des urgences ou selon le type de vacation (IRM). En radiologie, pour les stages en centre hospitalo-universitaire, l’interne arrive vers 8h dans le service pour suivre un cours d’environ une heure. Par la suite, la journée est divisée en deux : la vacation du matin et la vacation de l’après-midi. En fonction du nombre d’interne, chacun à une vacation différente : échographie, lecture de radiographies, scanner ou l’IRM. Et l’après-midi, vers 13h30, il y a un roulement : celui qui était en échographie passe au scanner et inversement. Les journées sont très chargées, il y a énormément d’informations à retenir.
Quels conseils transmettriez-vous aux étudiants souhaitant devenir médecin ?
Pour réussir en médecine, il faut énormément travailler, être curieux et avoir une motivation sans faille. Evidemment, il y a des hauts et des bas comme dans toutes les études, mais ce qui est vraiment important, c’est de savoir où l’on veut aller et de garder en tête son objectif de départ. Si vous souhaitez, par exemple, être cardiologue ou radiologue à Paris, il va falloir batailler ! Mais sachez que les efforts paient toujours. Bon courage à tous !
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