
Boy with headphones © Fotolia
Les enfants d’aujourd’hui grandissent immergés dans les médias numériques, « qui ont des effets tant positifs que négatifs sur leur développement » pour l’Académie américaine de pédiatrie. Pour « aider les familles à équilibrer la réalité et le numérique », l’AAP a publié vendredi 21 octobre une étude comprenant de nouveaux conseils sur l’usage des outils numériques.
Les enfants de moins deux ans ont besoin de jouer, de dormir, d’interagir avec leurs parents. Pour cela, les pédiatres américains déconseillent l’usage d’écrans avant 18 mois. Ils préconisent également de prévoir des « espaces hors connexion », c’est-à-dire des plages horaires où l’utilisation des écrans est interdite aux enfants. De même, ils déconseillent vivement d’utiliser une tablette ou un smartphone pour calmer l’enfant quand celui-ci est agité. Pas d’écran dans la chambre des enfants, privilégier l’échange en famille ou encore limiter le temps d’exposition à moins d’une heure par jour pour les 2 à 5 ans sont d’autres mesures évoquées.
Plus d’écran, moins de lecture
« Nous n’avons jamais eu autant de demandes de consultation pour des enfants, de plus en plus jeunes, avec des difficultés attentionnelles, des retards de parole ou de langage, des difficultés d’apprentissage… », souligne Carole Vanhoutte, orthophoniste et cofondatrice du groupe de réflexion Joue pense parle, dans Le Monde. L’impact de cette surexposition aux écrans se traduit aussi par des troubles du sommeil chez les adolescents gavés de réseaux sociaux, de séries ou de jeux en réseau. Autant de passe-temps chronophages retardant le sommeil. Une dette qui se répercute en journée, avec notamment un impact néfaste sur leur concentration en cours.
L’étude de l’AAP explique par ailleurs que les difficultés d’apprentissage se traduisent par des devoirs non terminés à cause du temps passé devant un écran. Rester devant un écran est une activité sédentaire qui empiète sur le sport, le dessin, la lecture, etc. Cette dernière se fait d’ailleurs de plus en plus rare chez les jeunes de moins de 16 ans. En 2015, ils étaient 61% à « ne jamais lire ou presque » selon une enquête de l’European School Project on Alcohol and Other Drugs (Espad), contre 53% en 2003. « Les parents jouent un rôle important dans l’éducation des enfants et des adolescents sur l’utilisation des outils multimédia, qui peuvent avoir des effets positifs et négatifs », explique Megan Moreno, auteur principal du rapport de l’Académie américaine de pédiatrie. « Les parents peuvent créer des frontières pour s’assurer que l’expérience médiatique de l’enfant reste positive. La clé c’est une utilisation attentive des médias dans une famille. » Car si Internet et les écrans peuvent être une formidable mine d’informations, il faut garder à l’esprit qu’ils peuvent être nocifs pour notre santé. L’artiste américain Moby l’a d’ailleurs souligné dans son dernier clip en pointant du doigt une société ultra-connectée.
Pourquoi opposer les écrans à la lecture ? On ne peut pas lire sur des écrans ?
Nous avons la mémoire courte: la lecture sur papier, aujourd’hui portée aux nues, a subi les mêmes critiques il y a un siècle. Et que n’a-t-on pas dit contre la BD !
Toutes les activités sur écran ne se valent pas.
L’article parle d’un excès d’écrans me semble-t-il. Il souligne » Internet et les écrans peuvent être une formidable mine d’informations. » Je suis d’accord avec ça.
La lecture sur papier n’est pas comparable aux écrans car ses informations sont limitées : lorsque le livre est fini, on peut le relire une fois ou deux mais ensuite il en faut un nouveau. Avec internet, le contenu est inépuisable, comme si on avait des milliers de livres à lire dans une même pièce, sans que cela ne coûte un autre effort. Pour le livre, il faut en racheter un ou le prendre à la bibliothèque.
Les écrans (internet) permettent de communiquer avec des proches via les réseaux sociaux, messageries…, de lire, de regarder des films, séries, des vidéos, de se documenter, de jouer à des jeux…, d’acheter, d’obtenir des documents administratifs…etc C’est la multiplicité des activités qui fait que les enfants et les jeunes passent beaucoup de temps dessus (et même les adultes). Beaucoup de jeunes jouent ou regardent des vidéos la nuit sans que les parents le sachent. Et le pire, c’est le téléphone portable qui permet d’être connecté toute la journée.
J’ai un petit commentaire pour celles et ceux qui doutent de l’effet nocif des écrans sur les apprentissages, et ils sont nombreux. Lorsque les enfants (et même des adolescents) participent au Défi sans écrans, peu importe l’école, le collège ou le pays, des résultats impressionnants sont constatés par les parents, par les enseignants et par les élèves eux-mêmes. En voici quelques-uns.
* 75% des parents et 87% des enfants disent avoir constaté l’augmentation du temps consacré aux activités physiques et sportives.
* 52% des enfants disent avoir lu plus souvent.
* La qualité des devoirs et des leçons s’est améliorée disent 45% des enseignants.
* 70% des parents et des enfants disent avoir passé plus de temps en famille.
* Les parents ont eux aussi réduit le temps-écrans : 55% pour les papas, 71% pour les mamans.
* 40% des parents ont noté une augmentation de l’aide fournie à la maison par leur enfant.
* Près de six enseignants sur dix ont noté une amélioration de la concentration des élèves en classe.
Bienvenue aux parents et aux enseignants qui doutent encore et qui voudraient découvrir la vie après la déconnexion dans l’école de leurs enfants.