"Ma vie de Courgette"

« Ma vie de Courgette »

Réalisé par Claude Barras sur un scénario de Céline Sciamma, basé sur le roman « Autobiographie d’une courgette » de Gilles Paris, le long-métrage « Ma vie de Courgette », sorti au cinéma le 19 octobre 2016, raconte l’histoire de plusieurs orphelins qui, pour surmonter leurs peines, vont s’aider les uns les autres.

Ce film d’animation en stop-motion (image par image), déjà récompensé par le Cristal du long métrage et le prix du public au Festival international du film d’animation d’Annecysuit plus particulièrement le destin d’Icare, un petit garçon de 10 ans, dont le surnom est « Courgette »; et qui est envoyé au foyer des Fontaines, à la mort de sa mère. Là, il se reconstruira lentement, auprès des autres enfants orphelins et d’un policier bienveillant, Raymond.

Destiné aux enfants, avec un happy end, ce film « n’élude pas les questions douloureuses : mort, maltraitance, tout est dit, mais toujours avec des mots adaptés », constate le site Zerodeconduite, qui propose des ressources pour utiliser le cinéma en classe. « Ma vie de Courgette » constitue ainsi un outil de discussion et de débat en classe, permettant de traiter « en délicatesse » de sujets difficiles, et c’est pourquoi le Réseau Canopé propose un dossier pédagogique à destination des enseignants des cycles 3 et 4.

« Se débrouiller avec ses blessures »

DMC_regions_5472f81f06361d177ac0bff7_1416820767_1443400710_550« ‘Ma vie de Courgette’ exprime avec force l’ambivalence de l’enfance. C’est une période d’apprentissage et de découverte des règles de vie en commun. Hélas, certains enfants ne sont pas à l’abri de mauvais traitements, mais ils ont aussi des ressources pour résister, se construire. Ils peuvent être résilients, se débrouill(er) avec leurs blessures », écrit le Réseau Canopé dans le dossier, citant Boris Cyrulnik, auteur « d’École et résilience. »

Selon Canopé, « Ma vie de Courgette » permet de travailler les compétences du socle commun de connaissances, de compétences et de culture des domaines 1, 3 et 5, « les langages pour penser et communiquer », « la formation de la personne et du citoyen » et « les représentations du monde et l’activité humaine ».

Exprimer des émotions

3 « pistes » sont proposées aux enseignants. Ainsi, peuvent-ils d’abord utiliser « Ma vie de Courgette » pour explorer la façon « d’exprimer des émotions ». Les enfants peuvent en effet « échanger sur la manière dont les personnages expriment leurs sentiments », notamment l’amour et l’amitié.

"Ma vie de Courgette"

« Ma vie de Courgette »

Avec leur enseignant, ils peuvent notamment apprendre à « lire les émotions » sur les visages de leurs camarades : « certains élèves expriment sur leur visage des sentiments ou émotions ; d’autres les analysent, les nomment », note Canopé.

Vivre ensemble et solidarité

« Ma vie de Courgette » peut aussi être utilisé pour aborder le thème du « vivre ensemble ». Ainsi, le film montre « comment, pour vivre ensemble, il faut adopter des valeurs (fraternité, solidarité, entraide) qui permettent de se sentir membre d’une collectivité ». Avant de visionner le film, les élèves peuvent travailler sur un extrait des droits de l’enfant et sur les termes de citoyenneté, de discrimination, d’égalité, de liberté ou de laïcité. Après la séance, ils analysent la façon dont se manifeste la solidarité, ou a contrario des « paroles et gestes irrespectueux » entre les personnages du film.

Enfin, « Ma vie de Courgette » montre les conséquences de la maltraitance, « mais aussi et surtout les moyens et les personnes qui permettent aux enfants de les dépasser ». Ainsi, ce film d’animation permet d’aborder ce sujet grave, ainsi que la question de « la justice et des injustices », et la façon dont il est possible de « dépasser la maltraitance », par « la parole et l’écoute ».

Les enseignants qui animent le site Zérodeconduite voient quant à eux dans ce film en stop-motion un outil pour aborder la question du deuil avec les jeunes élèves – sujet qui concerne un enfant par classe de primaire, et deux au secondaire, selon l’Institut national d’études démographiques (Ined)