Schoolgirls gossiping in classroom © WavebreakmediaMicro

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Selon une enquête de la DGAFP (direction de la fonction publique) menée en 2013, les professeurs manquent en moyenne 6,6 journées de travail par an.

C’est en fait moins que la moyenne des agents de la fonction publique (7,1 jours de congés maladie). Lucien Marboeuf, prof des écoles, rappelle sur son blog que “l’absentéisme est moins élevé dans l’enseignement que dans bien d’autres professions”, en mentionnant une étude de 2013 qui “montre que le taux d’absentéisme pour raisons de santé, tous secteurs confondus, est de 3,7 % et qu’il est de 3,2 % dans l’enseignement”.

Pourtant, l’absentéisme des enseignants pose problème. Ou plutôt le système de remplacement. Ce dernier fonctionne en effet assez bien pour les absences longue durée (longue maladie, congé maternité), mais piétine pour les courtes (moins de 15 jours). Dans le secondaire, 38% des absences courtes ne sont pas remplacées (contre 97% lorsqu’un profs est indisponible plus de 2 semaines).

Conséquence : en moyenne, chaque année, un collégien ou lycée perd 29h de cours, et un écolier, 2,5 jours. Depuis la rentrée, de la maternelle au lycée, 4700 journées de cours n’auraient pas été assurées, selon la FCPE.

Créer un « vivier » de remplaçants

Pour limiter le nombre d’heures de cours perdues par élève, Najat Vallaud-Belkacem a annoncé une série de mesures – un “plan” qui commence par la création de 1500 postes de remplaçants pour 2017, qui s’ajouteront aux 3 500 postes créés depuis le début du quinquennat. Soit un total de 5.000 créations d’emplois de remplaçants sur 5 ans. En direction du primaire, c’est même un “vivier unique”, par département, qui devrait être constitué, via un “nouveau cadre juridique”.

Wiping Out the Board © Ingo Bartussek

Wiping Out the Board © Ingo Bartussek

Pour le second degré, la ministre prévoit de “réactiver” des “protocoles” censés définir depuis 2005 dans chaque collège et lycée “l’organisation du remplacement” des absences courtes, mais qui étaient “tombés progressivement en désuétude”. Ainsi, “services académiques et chefs d’établissement seront mobilisés afin d’assurer la diffusion de ces protocoles”.

Accompagner face aux « absences perlées »

Najat Vallaud-Belkacem compte aussi “mieux accompagner les personnels”, afin de limiter les “absences perlées” – “des absences courtes, fréquentes qui s’enchaînent ou se multiplient”, et qui peuvent révéler un “burn-out”. Ainsi, le ministère mettra-t-il en place, d’ici à la rentrée 2017, de “nouveaux protocoles”. Ils auront pour objet “de repérer les absences perlées”, qui “sont peu nombreuses, mais désorganisent la continuité de service”, puis de “recevoir le personnel concerné” au sein de la “cellule ressources humaines”, afin de “l’accompagner” et de trouver avec lui “des solutions adéquates” pour “anticiper les modalités de son remplacement”, comme l’allègement de service, ou le retrait temporaire.

« Mieux informer » les parents

Enfin, le ministère prévoit, d’ici à la rentrée 2017, de “mieux informer” les parents sur les absences et les remplacements des enseignants. “L’information sur les absences sera transmise, en lien avec les services académiques de gestion du remplacement, via le chef d’établissement”, écrit Najat Vallaud-Belkacem. Une “charte d’information” sera élaborée avec les fédérations de parents d’élèves et les représentants des personnels. Elle établira “clairement” le “processus” qui sera mis en oeuvre, notamment en requérant aux “outils numériques d’information aux parents” déjà utilisés.

Un « coup de com' » pour le SNES

Cette série de mesures ne semble pas convaincre le Snes-FSU, qui s’interroge sur un possible “nouveau coup de com’”. Ainsi, écrit le syndicat, “la ministre élude le problème des remplacements de plus de 15 jours”, alors que le nombre de TZR (Titulaires sur Zone de Remplacement) “n’est pas à la hauteur des besoins, conséquence des suppressions massives de postes sous Nicolas Sarkozy”, et de “la faible attractivité de nos métiers”.

Pour le SNES, la réactivation des protocoles de remplacement de courte durée au sein d’un établissement ne constituera “pas un coup de baguette magique”. Le syndicat revendique plutôt “l’augmentation des moyens de vie scolaire” et “de surveillance” des élèves pendant les absences de courte durée.