La ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête administrative après des révélations sur des « faits graves de bizutage » lors d’un week-end d’intégration en 2015 à la faculté de médecine de l’Université Paris-Est Créteil (UPEC).
L’enquête est diligentée quatre jours après la publication dans Le Monde d’un article qui avait relayé le témoignage anonyme d’un étudiant.
« Il était question par exemple de lécher des têtes de veau ou de cerf morts, de patauger dans une espèce de piscine avec des poumons d’agneau et autres, d’être aspergé de sang animal, de bouses de vache, d’urine », expliquait-il notamment au quotidien.
Ce bizutage, que les étudiants présentent comme une « tradition », est réservé aux étudiants de deuxième année qui ont réussi le très sélectif concours de première année commune aux études de santé (Paces).
L’enquête, confiée à l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR), devra « faire toute la lumière sur les événements et établir les responsabilités », selon le communiqué de la ministre.
« Aucune tradition ni aucun sentiment d’appartenance ne sauraient justifier que des actes dégradants et humiliants soient infligés aux nouveaux étudiants sous la pression du groupe », observe le ministère, rappelant que le bizutage « constitue un délit », passible de six mois d’emprisonnement et de 7.500 euros d’amende.
Le même élève avait déjà dénoncé ces pratiques dans un courrier, également anonyme, adressé fin 2015 au doyen de la faculté de médecine. Ce dernier avait décidé alors d’envoyer à tous les étudiants une lettre intitulée « Respectez-vous », leur demandant de faire cesser ces « comportements abjects et indignes », selon le quotidien.
« Cette lettre a été le point de départ d’une réflexion, et d’une prise de conscience », a reconnu auprès du Monde Quentin Janot, le trésorier du bureau des étudiants, organisateur du week-end intégration.
L’édition 2016 « aura lieu fin octobre mais sans la partie bizutage qui a été supprimée », a confié à l’AFP Mehdi Abid, président de la fédération des associations de l’Université Paris-Est Créteil.
Au lendemain de la parution de l’article, le conseil d’administration de l’UPEC avait adopté à l’unanimité une motion pour « condamner fermement les pratiques de bizutage, apporter son soutien aux étudiants qui en ont été victimes et s’engager à prendre toute mesure nécessaire pour prévenir et sanctionner ce type de violence », a indiqué la direction à l’AFP.
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