Le parquet a requis jeudi des peines allant de cinq à huit mois de prison avec sursis, contre cinq prévenus, jugés pour une fuite d’un exercice de l’épreuve de mathématiques au bac S de 2011, qui avait ébranlé l’institution.

Tout au long de l’audience, le tribunal correctionnel de Paris a retracé le parcours de la fuite, du service de reprographie du rectorat d’Aix-en-Provence trois mois avant le bac, à un forum sur internet, la veille de l’épreuve.

Tout commence le 24 mars 2011, lorsqu’un technicien intervient au rectorat sur une machine de reliure. Selon le récit de cet homme de 57 ans, il avait pris une feuille pour prendre des notes. Mais par mégarde, à cause de la « pression du travail » dit-il, il avait pris une feuille comportant un exercice de maths.

Son fils, qui passait le bac cette année-là, mais pas en série S, dit avoir trouvé cette feuille au domicile familial, qui est restée dans sa sacoche.

A l’occasion d’une visite à sa petite amie en région parisienne, où il vivait quelques années auparavant, le fils du technicien avait croisé un camarade, qui avait pris une photo, floue et mal cadrée, de l’exercice en question.

Lorsque l’affaire a éclaté, le fils du technicien a « brûlé » la feuille.

Après avoir été envoyé d’un téléphone portable à un autre, l’exercice s’était finalement retrouvé entre les mains de celui qui l’a mis en ligne.

Absent à l’audience, il avait expliqué pendant l’enquête qu’il s’agissait d’une blague, sans convaincre le parquet, qui a souligné à l’audience que le message qu’il avait posté sur internet était intitulé « ceci n’est pas une plaisanterie » et précisait que l’exercice concernait bien la série S.

Contre ce jeune homme, qui avait passé le bac l’année précédente et le technicien, qui se trouvent au début et à la fin de la « chaîne », huit mois de prison avec sursis ont été requis. Contre le fils du technicien, le parquet a requis six mois de prison avec sursis, et cinq mois avec sursis contre les deux autres prévenus.

L’exercice en question avait finalement été écarté dans le comptage des points.

Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe.

Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 9 novembre.