
teens in classroom © yanlev
Alors que sur le papier, le cycle 3 relie le CM2 et la 6ème, dans les faits, la liaison école-collège demeure « un objectif à atteindre »… et malgré « la richesse » des initiatives de terrain, « force est de constater la faiblesse de leur impact pédagogique », note l’Inspection générale de l’Éducation nationale (Igen) dans un rapport rédigé cet été.
Une « professionnalité spécifique » au cycle 3 à bâtir
Les freins à la liaison école-collège sont multiples, selon l’Igen : d’abord, des « obstacles organisationnels et structurels » ; ensuite des facteurs liés à la « gestion des ressources humaines » et des « moyens » ; enfin, et surtout, la « coexistence de 2 cultures professionnelles ». Le « véritable obstacle » est en fait la nécessité de bâtir une « professionnalité spécifique » aux profs du cycle 3, qui serait « peu développée » jusqu’ici.
Selon l’Igen, la présence de « cultures professionnelles assez différentes » entre profs des écoles (PE) et enseignants du secondaire complique la liaison CM2 – 6ème. Si elles sont nombreuses, les « initiatives de terrain » connaissent ainsi un « faible impact », en raison de « la nécessité » de mettre en œuvre cette « professionnalité spécifique » des enseignants du cycle 3.
En outre, les projets mis en place pour faciliter la liaison école-collège ne « questionnent pas vraiment les pratiques pédagogiques ». Une réflexion qui constitue selon l’Igen une « étape indispensable pour que la construction de projets communs puisse déboucher sur des pratiques pédagogiques harmonisées ».
Créer des « classes de continuité » école-collège

Written task © pressmaster
Pour résoudre le problème et développer cette « professionnalité spécifique » indispensable au cycle 3, le rapport mise sur un « accompagnement de proximité », avec un pilotage anticipant davantage « les contraintes d’organisation », mais aussi et surtout avec la mise en place d’une « formation-action », en créant des classes de « continuité école-collège ».
Pour l’Igen, ces classes auraient à mettre en œuvre un projet « privilégiant des échanges de services », des « séquences d’enseignement conjointes PE / profs de collège », voire des « classes mixtes CM2 – 6ème ».
Selon le rapport, deux classes mixtes sont actuellement expérimentées en Seine‐Saint‐Denis – dans les collèges Honoré De Balzac de Neuilly‐sur‐Marne et Lucie Aubrac de Villetaneuse (REP). « Bénéfices attendus » de ces classes double-niveau : une « émulation dans les apprentissages », un « développement de l’autonomie », une « amélioration du climat de classe pour les élèves », et même une « pédagogie coopérative pour les enseignants ».
Pour l’Igen, ce dispositif de « formation-action » aurait « vocation à agir sur la professionnalité » des enseignants, permettant au final de « constituer des outils » et un « répertoire de pratiques mutualisables ».
Harmoniser les pratiques et mettre au point des progressions communes est grandement facilité par la différence de structures (plusieurs écoles pour un même collège, plusieurs collèges pour une même école), problème écarté d’un revers de main par le rapport de l’IGEN. En effet, nul doute que des structures communes ne suffisent pas, mais pour la mise en œuvre d’une école commune (projet qui mériterait peut-être un débat démocratique), c’est une condition tout simplement nécessaire. Or ces structures n’existent pas.
La tentative pour imposer cette continuité par les programmes, le socle et les cycles n’en est que plus vaine. D’autant que, dans les faits, la réforme du collège multiplie les intervenants en 6e (AP souvent réalisé par des professeurs différents, professeurs de sciences plus nombreux). Drôle de continuité !
on y arrive doucement…le service d’enseignement à 24h pour les profs du secondaire arrive
Discussion sur le comment-faire mais … je ne comprend pas à quoi ça sert. En quoi la continuité est-elle souhaitable ?
LLe premier problème en milieu rural, c’est la distance (en km )entre l’école et le collège.