La ministre de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a estimé vendredi que l’enseignement de l’histoire « ne doit pas répondre à une quelconque velléité de présenter un roman parfait, séduisant aux enfants », balayant les critiques de candidats à la primaire à droite qui ont appelé à revoir son enseignement.

« L’enseignement de l’histoire doit faire preuve de rigueur, d’exigence, de souci de vérité. Il doit être alimenté, étayé par les travaux des chercheurs, des historiens. Et donc, l’enseignement de l’histoire, c’est l’enseignement de la vérité de notre pays avec ses périodes de gloire et ses zones sombres », a déclaré Najat Vallaud-Belkacem, lors des 19e Rendez-vous de l’histoire à Blois.

La ministre a estimé que c’est « en apprenant à connaître aussi les zones d’ombres que nos élèves sentiront totalement ce qu’est devenue la France d’aujourd’hui, républicaine, attachée à des valeurs qui sont la liberté, l’égalité, la fraternité qui ne sont pas un jour tombées du ciel mais conquises aux termes de combats qui ont pu être sanglants ».

François Fillon, candidat à la primaire de la droite, a proposé de « revoir l’enseignement de l’histoire à l’école primaire », ce afin que les maîtres ne soient « plus obligés d’apprendre aux enfants à comprendre que le passé est source d’interrogations ». « Si je suis élu président de la République, je demanderai à trois académiciens de s’entourer des meilleurs avis pour réécrire les programmes d’histoire avec l’idée de les concevoir comme un récit national », a-t-il dit.

Mais pour la ministre de l’Éducation il « est essentiel pour les élèves de savoir que notre pays a pu coloniser puis décoloniser des territoires par le passé. Et qu’il n’y a pas à se mentir, à se voiler la face sur la réalité de cette histoire ».

« On est un peu de gaulois, un peu de romain, un peu de burgonde, de différents peuples qui ont migré vers l’Europe, vers la France, et qui constituent aussi aujourd’hui la diversité de notre population », a-t-elle dit.

Une référence aux déclarations de l’ancien président Nicolas Sarkozy, aussi candidat à la primaire de la droite, qui avait affirmé qu’à partir du moment où l’on devient Français, « l’on vit comme un Français et nos ancêtres sont les Gaulois ».

En marge des Rendez-vous de l’histoire, Mme Vallaud-Belkacem, a annoncé l’organisation d’une « Grande Collecte » de documents sur les relations entre le continent africain et la France aux XIXe et XXe siècles, les 18, 19 et 20 novembre 2016.