Pierre, 23 ans, veut se spécialiser dans les imprimantes 3D. David, 47 ans, se verrait bien à la tête d’un lieu de spectacles avec restauration bio: dix détenus du centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin (Seine-et-Marne) ont suivi pendant six mois une formation de sensibilisation à l’entrepreneuriat.
Ces dix détenus se sont vus remettre mercredi un diplôme sanctionnant la fin de cette formation, proposée par le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), en lien avec l’éducation nationale. Expérimentée pour la première fois dans un établissement pénitentiaire, elle sera, en 2017, étendue à sept autres en Ile-de-France.
Toute première étape sur le chemin de la création d’une entreprise, ce programme baptisé « Émergence » associe ateliers de gestion, de marketing notamment, et échanges avec des professeurs et des chefs d’entreprises, afin d’aider les détenus à élaborer leur projet.
Moyenne d’âge des élèves: 35 ans. Certains sont en attente de jugement, d’autres condamnés en fin de peine. Leur niveau de diplôme est variable. Ce qui importe, explique Valérie Danthez, responsable du centre scolaire de Meaux-Chauconin, c’est leur « volonté d’entreprendre ».
Les plus diplômés ont souvent un projet « très abouti et très cohérent avec leur parcours scolaire », ajoute-t-elle. C’est le cas de Pierre, titulaire d’un DUT en électronique et qui pense depuis l’IUT à travailler dans un FabLab, lieu mutualisé où sont mis à disposition du grand public des outils innovants, comme des imprimantes 3D.
La formation « ça m’a permis de savoir que je pouvais vraiment me lancer une fois dehors », explique à l’AFP le jeune homme tout sourire, son diplôme dans les mains.
Un des détenus ayant suivi la formation est, lui, déjà sorti de prison. « Il va s’inscrire à la formation +entrepreneur de la petite entreprise+, la suite logique de ces six mois de formation », se félicite le Cnam. « On sait que l’espoir est très fragile », ajoute l’organisme qui a un référent chargé du suivi des détenus passés par un de leurs programmes.
« Tous ce qui est entrepris ici, pour développer les connaissances, l’estime de soi, ce ne sont que des outils », souligne de son côté l’administration pénitentiaire. « Quand les détenus sortent, c’est à eux de s’en saisir. »
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