La justice prendra une décision vendredi concernant l’individu fiché S, interpellé mercredi et dont le « comportement suspect » avait provoqué la fermeture de la faculté de droit de Rouen, a indiqué jeudi soir le parquet.

« Il n’y aura pas de déferrement ce soir car les investigations qui sont notamment des investigations techniques doivent se poursuivre », a déclaré à l’AFP le procureur de la République Pascal Prache.

« Une orientation procédurale sera donnée vendredi matin concernant la garde à vue de cette personne », a-t-il ajouté.

Mercredi en fin d’après-midi un individu, déjà connu de la police et fiché S, avait été appréhendé à son domicile de Val-de-Reuil (Eure), au sud de Rouen après qu’un étudiant de la faculté de droit de Rouen eut signalé au commissariat son « comportement suspect » à l’intérieur et à l’extérieur de l’établissement.

La faculté avait été fermée mercredi en fin d’après-midi pour une fouille de sécurité et ne devait rouvrir que lundi.

Mais le président de l’université de Rouen Joël Alexandre a annoncé jeudi que la réouverture aura lieu vendredi.

« Les inquiétudes que nous avions sont levées, nous allons réouvrir dès demain (vendredi) », a déclaré à la presse M. Alexandre.

Revenant sur les faits qui se sont produits mercredi, M. Alexandre a confirmé qu’un « individu au comportement suspect » et portant une djellaba avait été repéré dans les locaux et à l’extérieur de la faculté par un étudiant qui a prévenu la police.

« Il n’avait pas l’apparence d’un étudiant qui allait en cours, il errait visiblement et cherchait des recoins, des choses un peu curieuses », a indiqué le président de l’université, en louant le civisme de l’étudiant qui l’a suivi discrètement, noté le numéro d’immatriculation de sa voiture et prévenu la police.

L’individu en garde à vue est un converti à l’islam, d’origine européenne, fiché S en tant musulman radicalisé et déjà connu des services de police quand il était domicilié dans l’Eure à Louviers avant de déménager à Val-de-Reuil, où il a été appréhendé mercredi, a-t-on appris de source policière.

En juillet il avait été verbalisé pour refus d’obtempérer, en voulant éviter un contrôle.

Le président de l’université de Rouen a indiqué que des mesures de sécurité supplémentaires seront prises à la faculté de Droit mais aussi dans les autres établissements.

De son côté la préfète de Normandie Nicole Klein a demandé à la police une « intensification des patrouilles dynamiques » et des « points fixes » à proximité des facultés.

Le syndicat étudiant de droite UNI a dénoncé dans un communiqué « l’immobilisme du gouvernement en matière de sécurité des campus universitaires », estimant que « les universités sont également un lieu de recrutement pour les réseaux djihadistes ».

La vice-présidente de la région Normandie en charge de l’enseignement supérieur, Françoise Guégot (LR), proche de Nicolas Sarkozy, a demandé au gouvernement de communiquer aux présidents d’Universités « le nombre précis d’étudiants fichés S au sein des universités normandes ».