Plusieurs milliers de chefs d’établissements se sont rassemblés mercredi devant les différents rectorats pour contester un mode de gouvernance jugé « autoritaire » et « erratique », selon le syndicat SNPDEN-Unsa, un mouvement inédit depuis dix ans.
Entre 3.500 et 4.000 proviseurs, proviseurs adjoints ou principaux de collège se sont rassemblés devant la trentaine de rectorats, a indiqué à l’AFP Philippe Tournier, secrétaire général du premier syndicat des personnels de direction, qui a appelé à cette mobilisation après avoir lancé une alerte sociale au printemps.
« On ne conteste pas du tout la politique conduite, dans laquelle les personnels de direction globalement se retrouvent. En revanche, on conteste la façon dont les choses se passent concrètement », a expliqué M. Tournier. Il pointe « un regain d’autoritarisme » qui « n’est pas la faute de la ministre, mais le fait du fonctionnement », lequel devient « très pénible et erratique ».
« Ce n’est pas un point particulier, c’est une multiplication presque hebdomadaire de dysfonctionnements qui gênent beaucoup, font perdre beaucoup de temps, pendant que les questions essentielles, comme la performance du système éducatif, la sécurité, la mixité, ne sont pas traités », a-t-il regretté.
Ainsi, « alors que les élèves sont en train d’élire leurs délégués, on change les règles en pleine élection ». Ou encore, « on s’est mis en tête d’imposer aux établissements des bulletins trimestriels-type », a-t-il ajouté, jugeant que ce n’est pas une priorité.
Une lettre déposée à chaque rectorat à l’intention de la ministre déplore « un management souvent infantilisant » et la « déconnexion des réalités de certaines directives ».
« Les décisions sont prises sans prévoir la façon dont elle seront mises en place », a renchéri Bruno Bobkiewicz, proviseur au lycée Paul-Eluard de Saint-Denis et secrétaire académique du SNPDEN, devant le rectorat de Créteil où étaient réunies quelque 200 personnes.
« Les outils informatiques ne fonctionnent pas. On doit se battre avec », a ajouté un proviseur de Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), qui se plaint aussi des salaires bloqués et des postes d’enseignants non pourvus.
Il est rare que les chefs d’établissement participent à ce type d’action. Leur dernière manifestation remontait à 2006. Cette fois, le syndicat a opté pour de simples rassemblements et non une manifestation nationale, car des discussions ont été ouvertes avec le ministère après le lancement de l’alerte sociale. « On a des perspectives intéressantes, mais pas encore concrétisées », a précisé M. Tournier.
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