© Photographee.eu - Fotolia.com

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Le Sgen-CFDT tire la sonnette d’alarme concernant les conditions de travail des personnels de direction. Dans une lettre du 16 septembre adressée au ministère de l’Éducation nationale, le syndicat s’inquiète « de la situation difficile des personnels de direction qui sont submergés par l’accumulation des tâches et parfois gagnés par l’exaspération ».

« Les personnels de direction doivent se sentir épaulés par leur ministère »

Le Sgen-CFDT indique que ces derniers sont souvent « par excès de loyauté et d’engagement, des victimes silencieuses d’épuisement professionnel », et alerte le ministère, lui demandant de prendre rapidement « en compte l’évolution de leurs responsabilités et des conditions d’exercice de leur métier. Les personnels de direction doivent se sentir épaulés par leur ministère, mieux formés, accompagnés professionnellement ».

« Il faudrait que l’institution reconnaisse davantage notre solitude »

Dans un entretien accordé à AEF, Stéphane Devin, le proviseur du lycée Honoré d’Estienne d’Orves à Nice, confie les difficultés qu’il éprouve à gérer un établissement de 2500 élèves. Il se définit comme un « chef d’orchestre » qui s’appuie sur un comité de pilotage à qui il est obligé de déléguer des tâches. Stéphane Devin ressent une certaine « solitude », qui n’est selon lui pas reconnue par le ministère. Il regrette également que les attributs de son établissement ne soient pas pris en compte comme ils devraient l’être, estimant que « les délais sont les mêmes que ce soit pour un petit collège ou pour ce mastodonte ».

Une manifestation le 21 septembre

Face à cette situation, le SNPDEN a appelé les chefs d’établissements à venir se rassembler devant les rectorats le 21 septembre, afin d’exprimer le « climat de révolte qui s’est installé, non contre la politique conduite par la ministre, mais pour dénoncer la façon dont elle est concrètement mise en œuvre et qui est devenue la source majeure des difficultés à conduire le changement : trop souvent un autoritarisme agressif sur les détails, trop souvent une vacuité silencieuse sur l’essentiel ». C’est leur première manifestation depuis 2006.

Les personnels de direction ne sont pas les seuls à dénoncer leurs conditions de travail. Selon un sondage, 54% des professeurs du secondaire ont déjà été victimes de  burn-out . Les inspecteurs sont également concernés : le SI.EN-UNSA indiquait en juin dernier que beaucoup d’entres eux « apparaissent aujourd’hui en souffrance morale, physique et psychologique ».