
Thierry Mandon et Najat Vallaud-Belkacem lors de la conférence de rentrée universitaire 2016
Lors de la conférence de rentrée universitaire, le 20 septembre, la ministre de l’Enseignement Supérieur a décrit une université « toujours plus attractive ». 2,6 millions d’étudiants étaient attendus pour cette rentrée 2016, dont 32 400 rejoignant pour la première fois les bancs de l’université.
Une hausse des effectifs qui pose problème
La hausse des effectifs à l’université, qui devrait se poursuivre jusqu’à 2020, est toutefois source de difficultés : comme l’explique Le Monde, des cours ont été annulés à Lyon pour un millier d’étudiants de Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives), faute de salles suffisantes… et à l’université Toulouse-Jean-Jaurès, les personnels de l’UFR de psychologie « se mettent en grève pour dénoncer la dégradation continue et rapide des conditions d’enseignement et de travail ».
Pour faire face à cette hausse démographique « continue », Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur, a annoncé des « moyens renforcés » pour les universités. Ainsi, leur budget 2017 sera augmenté de 100 millions d’euros, afin « d’accompagner l’augmentation du nombre d’étudiants ».
Une « hausse inédite », due à une augmentation du budget de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de 850 millions d’euros, qui permettra aussi de créer les 5000 postes promis par François Hollande d’ici la fin du quinquennat.

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Une entrée dans le supérieur « facilitée »
Face à l’augmentation des effectifs, Najat Vallaud-Belkacem s’est toutefois félicitée de « conditions d’entrée dans le supérieur facilitées », en particulier grâce au portail d’
Grâce à un « plan d’action » lancé en 2015, « les résultats dépassent nos espérances », indique la ministre : en un an, « nous sommes passés de 700 élèves en attente d’affectation à seulement 17 pour cette rentrée ».
Selon Najat Vallaud-Belkacem, un « travail en amont entre universités et rectorats pour adapter les capacités d’accueil en licence » a aussi réduit les problèmes des filières en tension (PACES [première année commune aux études de santé], Staps, Psychologie, Droit). « L’année dernière, nous avions, dans ces 4 grandes filières, 189 spécialités qui procédaient à un tirage au sort… contre 78 cette année, soit une réduction de 60 % des filières concernées par des problèmes de répartition », explique la ministre, qui promet de « continuer à travailler » pour améliorer la situation de la filière Staps, où « demeure l’essentiel de la tension ».
Pour la rentrée 2017, le ministère annonce « un plan de construction » de 2000 places supplémentaires par an ouvertes en BTS, et réservées aux bacheliers professionnels. Une expérimentation pour une durée de 3 ans, sur 3 régions académiques, sera aussi mise en place. « Elle consistera en une admission des bacheliers pros en STS, basée sur l’avis du conseil de classe », et non plus sur la décision du jury d’admission de la filière de STS concernée.

Amphithéâtre université © Danielle Bonardelle – Fotolia.com
« Un accompagnement social en direction de la vie étudiante »
Pour « améliorer les conditions de vie des étudiants », Thierry Mandon a annoncé la création de 6274 places de logements supplémentaires, mais aussi un plus grand « développement des bourses ». Ainsi, la réforme des bourses sur critères sociaux, mise en oeuvre en 2014, « sera poursuivie » cette année, 25 000 nouveaux étudiants bénéficiant à la rentrée d’une bourse échelon « 0 bis » de 1000 euros annuels au lieu de l’échelon « 0 » (exonération des droits d’inscription, mais sans aide financière).
Le secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur a aussi célébré le plan « Bibliothèques Universitaires ouvertes », un « enjeu central dans la réussite des étudiants » : entre 2016 et 2019, quelque 21 « B.U. », réparties sur 13 sites universitaires, ouvriront progressivement leurs portes jusqu’à 22 heures en semaines, et 19 heures le week-end.
Des masters « sécurisés »
Reste la question de la réforme du cycle Master. Afin de mener une « démocratisation exigeante de l’enseignement supérieur », Najat Vallaud-Belkacem souhaite « ouvrir » l’université « à toutes et à tous », tout en « maintenant un gros niveau de qualité de d’exigence ».
Pour la ministre, « l’ouverture est indispensable », car « nous avons trop peu de diplômés de l’enseignement supérieur dans notre pays. » A titre de comparaison, elle note que la Corée du Sud, avec ses 50 millions d’habitants, « compte 40 % d’étudiants de plus que la France ».
Pour augmenter le nombre d’étudiants diplômés de l’enseignement supérieur (et passer de 43,5% d’une classe d’âge diplômée, à 60%), Najat Vallaud-Belkacem souhaite en particulier « mettre fin à une sélection entre le M1 et le M2 qui n’a aucun sens », et « recruter à l’entrée en master » – afin de « construire un modèle stable pour les étudiants ».
« Il y a aujourd’hui une concertation assez unique et inédite pour réformer le Master d’ici à la rentrée 2017. Tous les acteurs sont autour de la table, universités et organisations étudiantes », affirme la ministre. Selon elle, « la concertation en cours » avec « l’ensemble de la communauté universitaire » devrait permettre « d’installer la réforme » pour la rentrée 2017.
Je ne comprends pas cette recherche du plus grand nombre de diplômés, quand on sait que la France fait déjà partie des pays européens avec le plus de diplômés, mais aussi celui avec le plus de diplômés sous payés. Est-ce qu’on ne va pas arriver à une dévalorisation du M2 ? Dans le FLE, les offres d’emploi rémunèrent entre 10 et 12€ le face à face (préparation de cours comprise) et demandent des bac + 5…
NVB, toujours bonne nageuse ès démagogie, a tort ! Nous avons au contraire BEAUCOUP TROP DE DIPLÔMÉS INADAPTÉS ! Je précise : les « facs en O », socio, psycho, pédago, sciences humaines etc. moulinent des centaines de milliers de diplômés incasables dans l’économie, et dont les diplômes, distribués à la pelleteuse, camouflent les graves lacunes des lauréats, niveau nullissime en sciences et en français, faible culture générale, etc. Ces milliers de « lauréats » au diplôme vide de sens se précipitent ensuite dans la fonction publique déjà pléthorique, par exemple en passant un concours de tout petit niveau tout en espérant ensuite passer en « catégorie A » par l’opération du Saint Frusquin. C’est ainsi qu’on recrute une majorité d’instits gravement déficients en sciences. Il faut au contraire introduire une très énergique sélection dans les « facs à chômeurs » dont les diplômes creux sont inadaptables à l’économie, il faudrait même fermer les deux tiers des amphis de ces « facs bidon ». Bien entendu, on devrait en même temps promouvoir certains Bacs-Pro, BTS, DUT et écoles d’ingénieurs, mais sans non plus brader ces diplômes. Bilan de l’opération, si elle était bien menée : moins d’étudiants qui ne savent guère ce qu’ils veulent, moins d’échecs, moins de gaspillage en bourses, meilleure adéquation au marché du travail, et, par rétroaction (ou « feedback »), une plus grande exigence dans l’enseignement secondaire, technique et professionnel. Au bout du compte, on retrouverait le même nombre de diplômés qu’aujourd’hui, mais mieux adaptés à l’industrie et aux services du 21e siècle. Et aussi des instits aux connaissances moins lacunaires, ce qui ne ferait pas de mal !
Prof retraité, je ne voterai certes pas pour Hamon-NVB et leur démagogie des années soixante-dix, je choisirai le seul candidat de centre-gauche au programme sensé, je vous laisse me proposer un nom !