Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a estimé « assez peu probable » une réouverture des négociations autour de l’assurance chômage, en raison de la volonté du Medef de mettre en place une dégressivité des allocations.

« Objectivement, c’est assez peu probable » que les négociations rouvrent, a dit M. Berger lors d’une conférence de presse.

Début septembre, son syndicat, de même que la CFTC et la CGPME et l’UPA coté patronal ont dit souhaiter rouvrir les négociations, qui ont échoué en juin.

« La réponse fournie par Pierre Gattaz (président du Medef, NDLR), c’est que si on devait les rouvrir, ce serait pour faire de la dégressivité des allocations et pour ne pas faire de cotisations patronales différenciées selon les contrats. Ca c’est pas une réouverture des négociations », a expliqué M. Berger.

Le 16 juin, après huit séances de négociations, les partenaires sociaux interprofessionnels ont échoué à trouver un accord sur une nouvelle convention d’assurance chômage, renvoyant le dossier entre les mains du gouvernement qui a décidé de proroger en l’état la convention actuelle. La ministre du Travail Myriam El Khomri avait imputé la responsabilité de cet échec au Medef.

Mi-septembre, M. Gattaz s’était dit prêt à revenir à la table des discussions, mais seulement si l’idée d’augmenter le coût du travail était abandonnée, et avait reposé la question de la dégressivité et de la durée d’indemnisation.

Concernant le compte pénibilité, autre dossier sur lequel le Medef traîne des pieds, M. Berger a dit souhaiter que les branches communiquent leurs référentiels. « On sait qu’ils existent mais le Medef incite les branches à ne pas les sortir », a-t-il regretté.

Ces référentiels sont des modes d’emploi élaborés par les branches pour aider les entreprises à quantifier l’exposition de leurs salariés à des facteurs de pénibilité.

« Une douzaine de branches ont fini leur référentiel », a assuré Hervé Garnier, secrétaire national de la CFDT, lors de la conférence de presse. Il a précisé qu’entre 20 et 30 branches étaient en train de travailler sur des référentiels.

Fin juin, M. Gattaz avait annoncé que les entreprises « n’appliqueraient pas » les nouvelles obligations du compte pénibilité à partir du 1er juillet, s’attirant un rappel à l’ordre cinglant de l’exécutif.