Plus de 300 policiers seront affectés à leur sortie d’école en Seine-Saint-Denis où deux unités de forces mobiles viendront également renforcer les policiers sur le terrain, a annoncé lundi le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.

Ces recrues permettront d’augmenter les patrouilles pour mieux lutter contre « la délinquance de voie publique, les vols avec violence et les cambriolages », mais aussi « les réseaux de l’économie souterraine » liés aux trafics de stupéfiants, a précisé le ministre, venu inaugurer le Centre opérationnel départemental (CoD) à la préfecture de Bobigny.

« Leur arrivée fera plus que compenser les départs » de policiers mutés au 1er septembre, a dit Bernard Cazeneuve, reconnaissant la nécessité de réfléchir à des mesures de fidélisation des effectifs (prime, logement, etc).

En outre, deux unités de forces mobiles, soit 150 policiers ou gendarmes, pourront être mobilisées en renfort, sous réserve des contraintes liées à l’actualité nationale.

Au total dans le département, les atteintes aux biens ont reculé de 5% en 2015 sur un an, mais les atteintes aux personnes sont « en augmentation, traduisant une montée de la violence dans notre société », a dit le ministre.

Bernard Cazeneuve a profité de sa visite pour dévoiler une nouvelle mesure qui pourrait être expérimentée avant la fin de l’année en Seine-Saint-Denis: la possibilité de permettre aux communes de plus de 50.000 habitants de mutualiser leurs agents de police municipale.

Enfin, face aux « attaques » que subit la communauté chinoise, et dont il a rencontré les représentants, il annoncé la mise sur pied d’une cellule spécifique de suivi, à la préfecture. En outre, les villes les plus sujettes à ces agressions (Aubervilliers, La Courneuve, Pantin) seront prioritaires en matière de vidéo-protection.

« Il ne s’agit pas, bien entendu, de communautariser la sécurité. Chacun, en Seine-Saint-Denis et ailleurs, a droit à la sécurité, car la République est une et indivisible », a dit Bernard Cazeneuve.

Au cours de son allocution, en présence des responsables policiers et maires de tous bords du département, le ministre de l’Intérieur a lancé plusieurs piques à l’encontre de l’ancien président Nicolas Sarkozy, raillant la « karchérisation du discours politique » à l’oeuvre en ce début de campagne.

« On ne va pas dire qu’on n’est pas content », a réagi Grégory Goupil du syndicat policier Alliance 93, mettant en avant les « multiples servitudes » auxquelles sont soumis les policiers depuis l’instauration de l’état d’urgence.

De son côté le président socialiste du Conseil départemental Stéphane Troussel a salué « un plan de rattrapage bienvenu » et marquant « la reconnaissance par l’État de la situation particulière de la Seine-Saint-Denis », qui a « subi de plein fouet la politique de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux mise en oeuvre par la précédente majorité ».