Un instituteur, suspendu deux ans pour un « comportement agressif » et des « mesures vexatoires » envers ses élèves, et qui devait reprendre les cours jeudi à Grenoble, a finalement été retiré de son école à la suite d’une manifestation de parents d’élèves.

« Cet enseignant ne sera pas devant les élèves ce matin et le reste de l’année », a déclaré Claudine Schmidt-Lainé, rectrice de l’académie de Grenoble au micro de France Bleu Isère, jeudi matin.

Entre 150 et 200 parents d’élèves, portant des pancartes « protégeons nos enfants » ou demandant « une rentrée sereine », s’étaient rassemblés mercredi soir devant l’école Bizanet dans le centre-ville de Grenoble.

Soutenus par les élus, notamment l’ancienne ministre et députée (PS) Geneviève Fioraso et le maire Eric Piolle (EELV), ils demandaient le retrait de cet enseignant aux méthodes contestées.

L’inspection académique a invoqué le « risque de trouble à l’ordre public » pour le retirer de l’école, a indiqué à l’AFP Guillaume Laget, secrétaire de l’association de parents d’élèves, qui s’est dit « satisfait » de cette décision.

L’avocat de l’instituteur Me Jean-Yves Balestas a fait savoir que son client allait « certainement » attaquer la décision. « Je suis très réservé sur la motivation », a-t-il pointé.

En janvier 2014, l’instituteur, alors en poste à l’école voisine, avait fait l’objet d’une suspension disciplinaire de deux ans à la suite de plusieurs incidents avec des élèves.

Il avait contesté cette décision en justice. Mais dans un jugement du 29 octobre 2014 rejetant sa requête, le tribunal administratif de Grenoble soulignait que l’intéressé avait « avec ses élèves un comportement qui peut être agressif, brusque, voire brutal et s’accompagner de mesures vexatoires ».

« Il profère des insultes à l’encontre de certains de ses élèves, fait des remarques particulièrement méprisantes et tient régulièrement des propos orduriers et grossiers », dénonçait aussi le tribunal. L’enseignant a fait appel de ce jugement.