Il n’y aura « pas de moratoire » sur la réforme du collège qui entre en vigueur à cette rentrée, a déclaré mercredi sur RTL Najat Vallaud-Belkacem, interrogée sur une revendication du premier syndicat du secondaire.

Questionnée à la veille de la rentrée des élèves sur l’appel à la grève lancé par le Snes-FSU dès le 8 septembre contre la réforme du collège, la ministre de l’Education nationale a rétorqué: « Relevons pour être totalement honnêtes qu’il s’agit d’une organisation et qu’il en existe bien d’autres dans l’Education nationale, que cette organisation syndicale a décidé de continuer à dire ses réticences face au projet de réforme du collège, qui n’est plus d’ailleurs un projet à ce stade, puisqu’il devient réalité en cette rentrée ».

Le Snes n’appelle pas seul à la grève, mais au sein d’une intersyndicale qui inclut les syndicats FO, CGT, Sud, Snep-FSU (enseignement professionnel) et Sundep (privé).

Lors de sa conférence de rentrée vendredi, le Snes a dit espérer un moratoire sur certains dispositifs de la réforme du collège.

« Non, il n’y aura pas de moratoire », a dit la ministre sur RTL. « Il y a eu durant l’année 2015-2016 une préparation extrêmement ambitieuse de cette réforme », a-t-elle ajouté. « C’est la première fois dans l’Education nationale que pour accompagner une réforme nous mettons un an de préparation avec 700.000 journées de formation ».

« Il y a un panel très vaste » parmi « les enseignants de collège » avec « des enseignants qui sont décidés à se montrer résolument hostiles dès le début à la réforme » car ils « pensent que ce n’est pas une bonne chose que les collèges aient une part d’autonomie pour s’adapter à la réalité de leur territoire ». Il y a aussi « des enseignants qui étaient inquiets parce qu’il a circulé tellement de fantasmes » et ces inquiétudes ont été, selon elle, « pour l’immense majorité levées l’année dernière, lors de ces formations ». Elle a également évoqué « des enseignants qui sont tout bonnement enthousiastes à mettre en place cette réforme ».

Si on ajoute le Snalc, qui a quitté l’intersyndicale, les organisations hostiles à la réforme ont totalisé 80% des votes aux élections professionnelles. La reforme a néanmoins obtenu un avis favorable de la communauté éducative, où elle est notamment soutenue par les syndicats SE-Unsa et Sgen-CFDT ainsi que par la fédération de parents d’élèves FCPE.

Concernant les vacances de la Toussaint qui démarrent cette année un jeudi pour se terminer un jeudi, elle a dit comprendre « les difficultés que les parents ou les organismes de tourisme peuvent ressentir ».

« L’exercice de confectionner un calendrier scolaire sur plusieurs années est tout sauf simple ». Il s’agit d’une « situation exceptionnelle, qui ne se reproduira pas », a-t-elle assuré. « On a voulu préserver en semaines entières les vacances de Noël, d’hiver et de printemps » et « pour tenir ça » avec une rentrée le 1er septembre, « on était obligé s’agissant des vacances de la Toussaint de céder sur ce point », a-t-elle expliqué. « Si on avait dit +c’est pas grave, malgré tout les vacances de la Toussaint on va les mettre sur deux semaines pleines+, ça faisait rentrer les enfants » le lundi précédant le mardi 1er novembre, qui est férié, a-t-elle fait valoir.