Le gouvernement a « visiblement » donné « instructions » aux lycées d’Ile-de-France de ne pas mettre en place les éthylotests et tests salivaires de détection de drogue que le conseil régional souhaitait financer pour les lycéens franciliens dans le cadre d’un plan contre le décrochage scolaire, a déclaré mardi la présidente de la région Valérie Pécresse.
Le conseil régional d’Ile-de-France avait adopté en mai le principe controversé de financer des tests salivaires de dépistage de drogue et des éthylotests pour les lycéens franciliens.
Dans sa délibération, la région prévoyait de demander à chaque établissement « d’établir un diagnostic sur la consommation des substances addictives » et proposait aux chefs d’établissement qui l’auraient souhaité, de financer pour cela des ethylotests et des tests salivaires, menés sous couvert du secret médical, et dont les résultats individuels ne seraient pas transmis aux chefs d’établissement mais uniquement à la famille ou au lycéen s’il est majeur.
Mais dans une lettre adressée en juillet à Mme Pécresse, le préfet de région Jean-François Carenco a estimé que cette disposition outrepassait les compétences régionales en matière sanitaire et sociale.
« Notre délibération était parfaitement légale », puisque la région est « chef de file dans la lutte contre le décrochage scolaire », a déclaré mardi Mme Pécresse, lors d’une conférence de presse de rentrée, soulignant que la délibération « n’a pas été déférée devant les juges ».
« Nous avons un Etat qui est dans le déni du problème et qui bloque la mise en place de notre plan de lutte contre le décrochage », a dénoncé Mme Pécresse, qui organisera prochainement des « Assises régionales du décrochage scolaire » .
« Aujourd’hui, les équipes pédagogiques ont visiblement instruction du gouvernement de ne pas mettre en place » les tests salivaires, a-t-elle ajouté. « L’Etat ne souhaite pas que cette politique de prévention soit mise en place. On préfère mettre la tête dans le sable. Le gouvernement a fait un choix politique et idéologique », a-t-elle déploré.
L’Ile-de-France comptera à la rentrée 2016, 504.000 lycéens et 80.000 apprentis, a-t-elle précisé.
Principale innovation de la rentrée, votée en mai dernier, 12 publics lycées franciliens vont expérimenter un budget d’autonomie, pour un montant total de 780.000 euros, destiné à donner plus de souplesse et de réactivité aux équipes pédagogiques et administratives, notamment en termes d’innovations pédagogiques ou de travaux de maintenance d’urgence, par exemple. « On a été dépassé par ce succès », a reconnu Mme Pécresse, puisque 85 établissements s’étaient proposés pour participer à cette expérimentation, dont l’évaluation sera faite à la rentrée 2017.
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