Conférence de presse de rentrée 2016 - Najat Vallaud-Belkacem

Conférence de presse de rentrée 2016 – Najat Vallaud-Belkacem

« Des projets de loi à la réalité » : pour la dernière conférence de rentrée du quinquennat, Najat Vallaud-Belkacem a donné le ton, en affirmant que la Refondation de l’Ecole « ne se limite plus à des textes annoncés, mais est une réalité, avec laquelle vont s’évanouir inquiétudes et fantasmes », notamment autour de la réforme du collège.

Revenant sur le chemin parcouru depuis 2012, la ministre de l‘Education Nationale s’est félicitée d’avoir « remis l’école au centre », avec « plus de moyens et des programmes reconstruits », qui « ont permis de rendre l’Ecole meilleure ».

Selon Najat Vallaud-Belkacem, « la réalité de la Refondation se traduit », pour la rentrée 2016″, par la création de 10.711 postes supplémentaires dans l’éducation. La réalité de la priorité au primaire « se traduit de son côté par l’arrivée dans le premier degré, entre 2013 et 2016, d’un poste créé pour 5 élèves supplémentaires », ajoute-t-elle.

Au cours du quinquennat, résume la ministre, « 42.338 postes auront été créés », ce qui signifie qu’à la rentrée 2017, les 60.000 postes promis par François Hollande devraient « être atteints ».

Pas de « crise de vocation », mais « un réel enthousiasme »

Concernant la formation continue, « toujours aussi essentielle », estime Najat Vallaud-Belkacem, le budget sera « le même qu’en 2015 » – il sera ainsi de 99 millions d’€, soit une progression de 29% depuis 2014. Dans le premier degré, en particulier, « un effort significatif » sera réalisé pour la rentrée, avec 700 équivalents temps plein supplémentaires destinés à « remplacer les profs en formation ».

« Pour que le travail des enseignants soit reconnu à sa juste valeur, nous avons aussi tenu à revaloriser l’ISAE, qui s’élèvera désormais à 1200 € par an à la rentrée pour les profs du premier degré », a poursuivi Najat Vallaud-Belkacem. Elle a aussi rappelé que la « rénovation et la et revalorisation des carrières« , lancée au printemps dernier, « apportera une reconnaissance pouvant se traduire en fin de carrière par une gain de 1000 € par mois ».

Ecoliers

© Syda Productions – Fotolia

La ministre refuse en outre de « parler de crise des vocations », indiquant au contraire « percevoir un réel enthousiasme pour le métier » lors de ses visites d’ESPE.

Mixité, justice sociale : « des efforts sans précédents »

Pour « bâtir une école plus juste », Najat Vallaud-Belkacem décrit « une allocation des moyens différenciée, adaptée aux difficultés sociales », en donnant pour exemple l’académie de Créteil, qui accueille 3160 élèves supplémentaires cette année : « dans une logique comptable, elle aurait dû recevoir 160 postes supplémentaire… à cette rentrée, elle en recevra 650 ».

Najat Vallaud-Belkacem célèbre ses actions en faveur de l’éducation prioritaire, notamment avec un plan triennal pour l’école en Seine-Saint-Denis, où 503 emplois ont été créés à la rentrée 2016. Le ministère se félicite aussi d’avoir « engagé une vraie démarche en faveur de la mixité sociale« , en particulier dans les collèges. 25 territoires pilotes sont actuellement « engagés dans des projets visant à renforcer la mixité ».

En ce qui concerne la « justice sociale » et la lutte contre la pauvreté, la ministre précise que les fonds sociaux des établissements scolaires ont été « doublés » en 4 ans, et portés à la rentrée 2016 à 49,3 millions d’€.

« Il s’agit d’un effort sans précédents, dont les effets se ressentent aujourd’hui », assure la ministre, « dans l’appétence des enseignants à aller exercer dans les établissements les plus difficiles. » Najat Vallaud-Belkacem annonce ainsi que « pour la première fois », les demandes de sortie des réseaux prioritaires par les professeurs lors des demandes de mutation « sont à la baisse, avec 70% de demandes de sortie, contre plus de 90% jusqu’ici ». Ce qui signifierait « qu’il y a un début de stabilisation des équipes dans les établissements et territoires difficiles, ce qui constitue une immense victoire ».

Réforme du collège : « nous continuerons à accompagner les équipes »

La ministre est enfin revenue sur la réforme du collège, contre laquelle le SNES a appelé à une « grève de rentrée », le 8 septembre. « Cette réforme n’est pas l’apocalypse annoncée ! », a-t-elle lancé. Selon elle, « il s’agit d’une confiance réaffirmée envers les enseignants : plus d’autonomie et de libertés, et des moyens supplémentaires, avec 4000 postes créés sur 2 ans ».

Des élèves de la 4e Médias du collège Berlioz (Paris 18e), lors de l'atelier animé par Amélie Fleury, pendant la journée d'études sur le complotisme / Photo DR

Des élèves de la 4e Médias du collège Berlioz (Paris 18e), lors de l’atelier animé par Amélie Fleury, pendant la journée d’études sur le complotisme / Photo DR

La ministre reconnaît que « cette réforme demande un important travail d’adaptation », mais indique que pour les personnels de l’éducation, « un important travail de formation a été engagé » pour s’y préparer. « Nous avons mis le paquet, avec 700.000 journées de formation, et nous continueront à accompagner les équipes (en envoyant des IEN et des formateurs) », ajoute-t-elle.

« Profondément pragmatique », la réforme du collège s’est bâtie « en restant attentifs à ce qui se jouait sur le terrain ». Najat Vallaud-Belkacem promet de « continuer à être à l’écoute », et à « s’appuyer concrètement sur ce qui fonctionne ».

Pour la ministre, « ce n’est que le début », et « cette rentrée constitue moins une fin qu’un commencement ». En effet, indique-t-elle, « les élèves qui auront fait l’ensemble de leur scolarité obligatoire dans cette école refondée sont aujourd’hui âgés de 5 ou 6 ans ». Rendez-vous en 2025 pour « vérifier les bénéfices, dans son ensemble, sur la durée, de la Refondation »

Pas de « Pokemon rares » dans les écoles

Enfin, petite information « légère » : la rencontre entre la ministre de l’éducation et Niantic, société éditrice du jeu à succès « Pokémon Go ». Pour éviter les problèmes liés à la sécurité, Najat Vallaud-Belkacem a ainsi « demandé qu’il n’y ait pas de Pokémon rares dans les établissements scolaires ».

Les chefs d’établissements ont aussi été incités par la ministre à remplir un formulaire pour signaler et desactiver les « Pokestops » et « Arènes » situés dans leur école, collège ou lycée.