La FGTA-FO, première organisation syndicale dans la grande distribution, demande jeudi à Carrefour de reprendre tous les anciens salariés de magasins Dia cédés par l’enseigne de grande distribution à la société Gastt et qui ne sont plus payés, contrairement à ce que prévoit la loi.
« Les salaires des employés ne sont pas versés et les magasins ne seront ni transformés, ni ouverts », dénonce la FGTA-FO dans un communiqué.
« La FGTA-FO apporte tout son soutien aux salariés qui se retrouvent aujourd’hui en grande difficulté financière, et exige de la direction du groupe Carrefour la reprise de tous les contrats de travail ainsi que le paiement de toutes les sommes dues au titre de leur contrat de travail », poursuit l’organisation syndicale.
Elle demande également « à Carrefour, à l’Autorité de la concurrence, ainsi qu’à tous les ministères impliqués de trouver au plus vite une issue favorable à cette situation ».
Selon Carole Desiano, sa secrétaire fédérale, interrogée par l’AFP, 47 salariés de huit magasins cédés par Carrefour à Gastt n’ont pas été payés depuis le 18 juin. « Gastt n’a pas répondu à nos demandes et n’a pas tenu ses engagements », a-t-elle dit, en précisant que la loi oblige Gastt à reprendre aux mêmes conditions et pendant 18 mois les ex-salariés de Dia.
Suite à l’avis de l’Autorité de la concurrence, Carrefour a cédé 8 magasins sous enseigne Dia à la société Gastt courant mai 2016, et 32 magasins sont toujours en attente de cession.
Carrefour avait acquis fin novembre 2014 les quelque 800 magasins hexagonaux appartenant à l’espagnol Dia pour un montant de près de 650 millions d’euros.
Pour valider ce rachat, l’Autorité de la concurrence française avait imposé au distributeur français de céder 56 magasins Dia, pour éviter de créer une position dominante dans certaines zones.
Le groupe avait indiqué le 16 juillet lors de la publication de son chiffre d’affaires semestriel qu’il comptait conserver environ 642 magasins Dia, laissant augurer d’autres cessions dans les mois à venir.
Interrogé par l’AFP, le groupe n’avait pas réagi à la mi-journée.
En revanche, joint par téléphone, le patron de Gastt, Adam Kuzmicz, s’est déclaré « écoeuré par une campagne mensongère » et « victime d’une bataille entre syndicats et direction du groupe Carrefour » autant que de « coups bas de la concurrence » pour « entraver (ses) projets ».
« Les salariés ont été payés en juin. Les fonds pour leurs salaires de juillet et août devraient être disponibles dès lundi », explique M. Kuzmicz, qui impute ce retard à l’administration et à une « procédure ralentie par les congés d’été ».
Ce commerçant dont la société est implantée en France depuis 2006 espère développer « un tout nouveau concept » dans la grande distribution basé sur le modèle de la « franchise coopérative »: la vente de produits alimentaires (lait, fruits et légumes, viande) de proximité, provenant principalement de l’Oise et du Nord-Pas-de-Calais, intégrant l’ensemble de la chaîne des acteurs du producteur au consommateur et « faisant des franchisés de vrais partenaires ».
Sollicitée par l’AFP, l’Autorité de la concurrence a souligné que « le repreneur choisi par Carrefour et agréé par l’Autorité – après vérification par le mandataire de la capacité de Gastt à financer et exploiter les magasins – remplissait toutes les conditions requises pour la reprise des 8 points de vente ».
Elle a assuré « suivre de très près le dossier ».
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