« Il est temps que la classe politique comprenne qu’il est nécessaire d’investir durablement dans l’école », a exhorté lundi Francette Popineau, nouvelle co-secrétaire générale du premier syndicat du primaire, à huit mois de l’élection présidentielle.

Depuis le début du quinquennat de François Hollande, « un effort a été consenti, mais il n’a pas encore de visibilité dans les écoles », a-t-elle estimé, regrettant des classes aux effectifs « bien plus chargés que dans d’autres pays de l’OCDE », lors de la conférence de presse de rentrée du SNUipp-FSU.

« C’est un investissement long, l’école, on ne peut pas se contenter d’une mandature sur l’école primaire. Elle a été trop victime de suppressions » de postes jusqu’en 2012, « de maltraitance ces dernières années, donc effectivement quatre ans n’ont pas suffi », a-t-elle fait valoir. Elle s’attend à des problèmes de remplacements de professeurs absents « assez rapidement à cette rentrée ».

Il manque encore 7.000 postes pour atteindre les 20.000 créations promises dans le primaire au cours du quinquennat (sur les 60.000 programmés dans l’éducation et l’enseignement supérieur), a-t-elle indiqué.

Les investissements que la France consacre à l’école primaire sont 20% inférieurs à la moyenne de l’OCDE, a-t-elle souligné, affirmant « la nécessité d’un effort budgétaire en faveur » des écoliers. Elle a jugé « assez insoutenable » que 12% des élèves arrivent au collège sans maîtriser les compétences nécessaires.

« Il faut agir sur les effectifs », sur la formation continue des enseignants qui constitue « une urgence », sur « la reconnaissance du métier », et dégager du temps pour que les enseignants « puissent réfléchir, travailler ensemble ».

L’augmentation à cette rentrée de la prime ISAE des professeurs des écoles à 1.200 euros par an représente une « amélioration », mais les salaires du premier degré restent bas, ce qui pose un problème d’attractivité du métier, selon elle. Au concours 2016 des professeurs des écoles, 665 postes n’ont pas été pourvus, dont 424 dans l’académie de Créteil et 209 dans l’académie de Versailles, a regretté le syndicat.

Concernant les nouveaux programmes scolaires qui entrent en vigueur en septembre pour toutes les classes, elle les a jugés « intéressants » et dans « un esprit qui permet aux élèves d’être beaucoup plus dans la recherche et moins dans l’automatisation » que les textes de 2008. Elle a toutefois regretté que l’institution n’ait pas formé les professeurs des écoles à ces nouveaux programmes et ne leur ait pas fourni une copie papier de leur outil de travail.