
Merwan Rahmi
Le jeu télévisé Ninja Warrior est l’un des programmes de l’été sur TF1. Inspiré d’une émission japonaise, les candidats doivent y franchir plusieurs séries d’obstacles, qui demandent des capacités athlétiques hors-normes.
Parmi les 30 premiers demi-finalistes figure un enseignant : Merwan Rahmi, professeur d’EPS en région parisienne. L’occasion de revenir sur son parcours unique.
Comment est née votre vocation pour le métier d’enseignant ? et particulièrement d’enseignant d’EPS ?
Lorsque j’étais en 5ème, j’ai eu un professeur qui m’a fait véritablement aimer l’EPS. Depuis tout petit, j’ai toujours eu un profil sportif ! J’ai pratiqué de nombreux sports, car je préférais découvrir plusieurs activités plutôt que me spécialiser dans une unique discipline.
Ce cours était mon moment de détente de la semaine, s’il y avait bien un prof que je ne voulais pas voir absent sur la liste des enseignants, c’était bien celui d’EPS (rires).
Suite à mon bac, je me suis dirigé en STAPS à Créteil. J’y ai découvert des études qui étaient totalement faites pour moi, et l’envie de devenir professeur d’EPS est en partie due à mes formateurs d’exception qui ont su tirer le meilleur de moi-même.
J’ai toujours aimé travailler avec les enfants. Depuis mes 17 ans, j’ai exercé en tant qu’animateur au sein de diverses associations (colonies, centres aérés, séjours itinérants, clubs vacances, gymnase de quartier…).
Quelles ont été les motivations qui vous ont poussé à participer à Ninja Warrior ?
Des collègues ont entendu que Ninja Warrior cherchait un professeur d’EPS pour participer à l’émission. Connaissant mon profil sportif et mon goût prononcé pour les défis, ils ont été les premiers à me motiver.
J’ai choisi de proposer ma candidature, sans être convaincu de pouvoir être sélectionné. Trois jours plus tard, une directrice de casting m’a contacté en m’annonçant que mon profil était retenu et qu’ils me voulaient dans l’émission.
Je ne savais toujours pas si je voulais y participer, alors j’en ai parlé à mes élèves, en leur montrant la vidéo de Isaac Caldiero (gagnant de l’édition 2015 américaine de Ninja Warrior). Les élèves étaient complètement surexcités à l’idée d’imaginer leur professeur participer à l’émission !
Malgré mon hésitation, la nouvelle s’est propagée très rapidement. Tous les élèves disaient « Mr Rahmi va faire Ninja Warrior ! » (rires). Face à un tel engouement, je me suis dis que je ne pouvais pas les décevoir, et que j’allais donc accepter la proposition de participer à l’émission.
Comment vos collègues et vos élèves perçoivent votre participation à l’émission ?
Mes collègues sont vraiment intéressés, certains trouvent cela improbable ! Mais ce ne sont pas les seuls, le personnel administratif aussi. Ils venaient très souvent me dire : « Alors quand est-ce que tu y vas ? » « Tu te prépares comment ? » « Tu vas être la star du lycée ! ». Lorsque je suis revenu, je leur ai fait la surprise du résultat en leur rétorquant « Vous verrez cet été ! ». Aujourd’hui, je reçois des messages de félicitations de collègues, ce qui est vraiment super car ils me motivent à aller encore plus loin !
Quant aux élèves, ils sont super heureux de voir leur professeur participer à l’émission. Ils ont fait diffuser l’information très rapidement autour d’eux (famille, camarades mais aussi aux élèves d’autres lycées grâce aux réseaux sociaux). Ils sont très pressés de voir jusqu’où je vais aller. Ils ont souvent l’image du professeur d’EPS qui ne sait « rien faire » à part siffler. Lors de mes cours j’essaie de leur prouver le contraire. Cette participation à l’émission pourra sans doute redorer la réputation des professeurs EPS, en tout cas c’est l’une des causes pour lesquelles je me bats …
Cause n°1: je me battrai à fond pour ceux qui croient en moi (les élèves ici en l’occurrence, mais aussi les collègues que je ne veux pas décevoir, ma famille ou encore mes amis qui m’ont permis d’être celui que je suis aujourd’hui).
Cause n°2: les professeurs d’EPS ne sont pas bons qu’à siffler et à regarder les élèves courir.
Cause n°3: le travail paie !
Si vous gagnez la compétition, quel message souhaiteriez-vous adresser aux enseignants en général et à ceux d’EPS ?
Mon objectif n’est pas de gagner! Je suis un compétiteur dans la vie en général, mais j’ai réellement pris la participation à ce jeu comme un divertissement. Comme une manière de prouver à mes élèves que leur professeur est capable de faire de belles choses. Que mon entraînement et que tout le travail entrepris depuis 4 ans ont des résultats qui finissent par payer.
Lors de ma décision de participer à Ninja Warrior, je pensais uniquement franchir les 2-3 premiers obstacles de la qualification puis tomber à l’eau. Mais dans ma tête, je me disais : « Il faut que j’aille taper 3 fois sur la tête de ce fichu buzzeur ».
Je prends souvent l’exemple suivant : face à une immense montagne à escalader, celui qui se dit « je vais la gravir jusqu’au sommet » montera toujours plus haut que celui qui monte sans objectifs.
Et aujourd’hui, je me prépare a franchir la demi-finale ! C’est incroyable, je ne pensais pas faire parti des 45 meilleurs.
Le message que je leur adresserais, que ce soit à mes collègues ou encore aux élèves, est le même que celui que j’ai défendu juste après avoir buzzé : « Croyez en vous et vous pourrez faire de belles choses » ! Je tiens également à les remercier de m’avoir soutenu et d’avoir cru en moi, c’est grâce à eux si j’en suis là.
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