Cette année encore, le premier syndicat étudiant dénonce la trop faible capacité d’accueil des universités pour la rentrée 2016 en raison de « la pénurie budgétaire », et une sélection « illégale ».
L’Unef évalue à environ 22.000 le nombre d’étudiants supplémentaires qui rejoindront les facultés en septembre. « La pénurie budgétaire qui frappe les universités » ne permet pas à nombre de jeunes d’accéder à une qualification « qui les protège du chômage », estime le syndicat étudiant dans son rapport annuel publié mardi.
En raison d' »un budget insuffisant, les établissements cherchent au contraire à refermer leurs portes en diminuant les capacités d’accueil », affirme l’Unef. 37 universités (sur un total de 71) « déclarent avoir au moins une filière sous tension » et « ne peuvent pas répondre à toutes les demandes d’inscription des bacheliers ».
Le syndicat étudiant chiffre à 32 le nombre de formations pratiquant le tirage au sort.
La filière Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives) reste la plus touchée, avec 22.000 places pour 29.000 candidats, mais les filières de langues et sciences humaines sont aussi concernées, selon l’Unef.
Le budget de l’Enseignement supérieur ne suit pas la hausse du nombre d’étudiants, ce qui se traduit par une baisse de 200 euros par jeune de 2010 à 2016. L’Etat investissait ainsi 5.758,31 euros par étudiant en 2016, contre 5.982,50 euros six ans plus tôt. Cette pénurie « remet en cause les conditions d’études », qui souffrent notamment d’un manque d’encadrement et de la vétusté des locaux.
Pour l’Unef, les universités « sont toujours aussi nombreuses à mettre en place une sélection illégale dans certaines filières ». Ce phénomène touche selon elle 336 formations, réparties sur 60 universités.
Le syndicat relève quelques améliorations par rapport à 2015 dans la plateforme d’admission post-bac (APB): instauration de voeux groupés pour les filières les plus demandées (les candidats doivent postuler, par ordre de préférence, dans toutes les facultés de leur académie proposant la formation choisie) et négociations entre rectorats et facultés pour augmenter les capacités d’accueil en première année.
Mais il regrette qu’APB reste « une procédure compliquée, opaque, qui laisse sur la touche de nombreux bacheliers ».
L’Unef qualifie d' »inflexion notable » l’augmentation de 850 millions d’euros du budget de l’Enseignement supérieur inscrite dans le projet de budget 2017, mais ces moyens ne concerneront pas la rentrée 2016 et « la pénurie » accumulée sur plusieurs années « nécessite un investissement massif de près d’un milliard d’euros », selon le syndicat.
S’il approuve l’instauration de quotas pour les bacheliers professionnels dans les BTS et IUT –filières du supérieur les plus adaptées aux bacheliers pro–, l’Unef les juge insuffisants: il réclame une augmentation de ces quotas et une hausse du nombre des places en BTS et IUT.
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