24 438 candidats ont été recrutés à la session 2016 des concours enseignants, a indiqué mercredi le ministère de l’Education nationale, se félicitant d’« une hausse de 1 189 admis par rapport à l’année dernière ». Au total, 93 % des postes ouverts ont été pourvus.
Pourtant, tous les concours ne font pas le plein et plusieurs disciplines, comme les lettres classiques et l’allemand, restent en tension.
Professeurs des écoles : 12 551 postes pourvus
Au CRPE 2016 « classique », 12 051 candidats ont été admis, pour 12 911 postes offerts. Un deuxième concours « spécial Créteil » a permis de recruter 500 enseignants supplémentaires pour l’académie, qui en avait besoin, puisque qu’il manquait 424 admis au CRPE national. La semaine dernière, le syndicat Snuipp-FSU s’était alarmé des « recrutements perdus » au CRPE classique, qui signent selon lui « une crise de recrutement qui s’installe ».
Néanmoins, le ministère rappelle que ces chiffres sont à « remettre en perspective avec les 2 932 candidats recrutés en 2011 » au CRPE externe.
Enseignants du secondaire
Aux concours du secondaire, 11 877 candidats ont été admis, selon le ministère, qui souligne la progression au CAPES externe. Avec 6 312 recrutements, contre 6 154 en 2015, ce concours ne fait toutefois pas le plein. 7 416 postes y étaient ouverts. Le déficit est particulièrement marqué en lettres classiques (68 admis pour 230 postes) et en allemand (149 admis pour 345 postes). Il existe également en lettres modernes (1079 admis pour 1 316 postes) et en mathématiques (1 134 admis pour 1 440 postes), même si ces disciplines « sortent progressivement des difficultés avec un nombre de reçus important », écrit le ministère.
Des chiffres insuffisants pour FO, qui dénonçait jeudi une « crise du recrutement qui perdure ». Le syndicat a notamment incriminé « la masterisation des concours de l’Education nationale« , qui « réduit le nombre des étudiants satisfaisant aux conditions d’inscription », et le « manque d’attractivité des carrières de l’enseignement en France ».
Il a également fait le lien avec la réforme du collège. « Les disciplines qui ont eu le plus de mal à recruter des professeurs sont précisément celles qui sont les plus menacées par la réforme : langues anciennes et langues vivantes », a souligné le syndicat, qui réclame « une vraie revalorisation de la rémunération des professeurs afin de recruter les enseignants nécessaires pour transmettre de vrais savoirs et donner aux élèves les moyens d’une vraie réussite ».
Pourquoi recruter des personnes qui n’ont pas le niveau attendu à un concours ?
Le déficit s’amoindrit dans certaines disciplines par rapport aux années précédentes et d’autres accusent le coup de la désaffection déjà visible en licence où parfois, la seule voie de sortie est le professorat.
Les professeurs rapportent du travail à la maison et non pas des horaires de bureau. Gérer les parents et les élèves devient difficile. De nombreuses bases sont installées en primaire ; C’est là où se joue une grande part de la confiance en soi, du respect des professeurs… Lacunes importantes, politique du moindre effort entament la réussite au collège.
Les notes obtenues au BAC dans certaines disciplines décrédibilisent les professeurs, ainsi que le fait que l’on puisse se passer de leurs paroles dans l’orientation des élèves. Redorer le métier de l’enseignement n’est pas simple.
Comment se féliciter de ces chiffres calamiteux en particuliers pour les lettres classiques et l’allemand ?
La réforme du collège produit ses effets désastreux qui étaient prévisibles. Elle démotive les candidats potentiels au C.A.P.E.S. pour ces matières.
La ministre a chanté sur tout les tons qu’elle voulait promouvoir l’allemand au collège. La réalité est qu’il n’en est rien et que le résultat de cette politique va faire disparaitre l’enseignement de l’allemand au collège faute de professeur.
C’est la mème chose en pire pour les lettres classiques.
L’enseignement de l’allemand est d’ores et déjà sinistré à cause de la réforme du collège.
On ne peut pas se réjouir de ces résultats. Il faut motiver les troupes mais faut-il recruter à n’importe à quel prix ?
Il ne faut certainement pas recruter à n’importe quel prix. Le constat est que le nombre de candidat au C.A.P.E.S. pour certaines matières a considérablement baissé depuis l’annonce de la réforme du collège.
C’est particulièrement important pour l’Allemand et les lettres classiques.
Il n’y a pas de baisse de niveau des candidats, comme le laisse entendre le ministère. Il y a une baisse réelle du nombre de candidats globalement et donc de candidats au niveau.
Le ministère ne veut surtout pas faire de relation de cause à effet entre sa réforme désastreuse et la baisse du nombre de reçus au C.A.P.E.S. d’allemand et de lettres classiques.
Les associations comme l’A.D.E.A.F. avaient pourtant prévenu la ministre et sa déléguée à la promotion de l’allemand (Mme Kott dont personne n’entend plus parler)) de la catastrophe que cette réforme allait entrainer pour l’enseignement de l’allemand.
La ministre n’a jamais daigné écouter les spécialistes.
Elle ne sera plus la fin 2017 pour endosser la responsabilité de sa réforme destructrice du collège.
En attendant, les professeurs d’allemand sont désespérés…
Je ne comprends pas. Dans l’académie de Créteil, il y a trop de professeurs d’allemand pour l’année scolaire 2016/17. Je suis professeur d’allemand contractuel et je pense que je n’aurai plus de poste en septembre. L’enseignement de l’allemand est effectivement sinistré en raison des suppressions des classes bilangues. Sur 14 heures de cours ne resteront que 7.5 heures dans mon collège où j’enseigne depuis 6 ans. Et, dans d’autres collèges où la classe bilangue est maintenue, la LV2 est supprimé! Les titulaires seront affectés en priorité ce qui est normal et devront travailler dans 2 voire 3 établissements pour avoir un temps complet. Personnellement je pense que d’ici quelques années, l’allemand aura disparu de l’emploi du temps de beaucoup de collèges. Merci Madame la Ministre pour cette jolie réforme!