L’Université de Limoges a dénoncé vendredi les coupes budgétaires imposées, selon elle, par l’exécutif de la Nouvelle Aquitaine qui a aussitôt démenti en rappelant qu’une « concertation est engagée avec tous les établissements de l’enseignement supérieur » de la région pour sécuriser leurs financements.

L’Université de Limoges affirme dans un communiqué qu’en annulant le contrat d’objectifs et de moyens (COM) de 36 millions d’euros, conclu l’an dernier avec l’ancienne région Limousin, l’exécutif de la nouvelle grande région met « en danger » l’existence même de l’établissement.

L’Université de Limoges demande au président du Conseil Régional de la Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset, « de reconsidérer sa position ». Elle rappelle que le dernier COM avait été signé par Gérard Vandenbroucke, alors président du Conseil régional du Limousin, « pour cinq ans et un montant total de 36 millions d’euros ». « De façon unilatérale, le conseil régional de la Nouvelle Aquitaine a décidé de rompre ce contrat (…) les conséquences sont immédiates: suppression de 40 emplois de jeunes chercheurs chaque année, arrêt des investissements sur les équipements scientifiques des laboratoires (960.000 euros par an), forte diminution des possibilités de mobilités internationales pour nos étudiants », dit l’établissement.

Cette décision « met en péril la recherche à l’Université de Limoges et en conséquence son existence même », affirme l’université.

Interrogé par l’AFP, Gérard Blanchard, vice-président du conseil régional, chargé de l’enseignement supérieur et ex-président de l’Université de La Rochelle, a répondu: « prétendre qu’il y aurait arrêt des financements, c’est une contre-vérité choquante. Au contraire, nous sommes disposés à accompagner Limoges, comme tous les autres établissements ».

M. Blanchard précise qu’à cet effet, « une concertation et des discussions sont en cours avec tous les chefs d’établissements de la région ». Après avoir été réunis une première fois le 25 juin à l’Hôtel de Région à Bordeaux « ils y seront à nouveau réunis le 18 juillet pour poser les grands principes des financements à venir », a ajouté le vice-président du conseil régional.

Il s’agit, après la fusion des trois régions Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes, de « retravailler totalement, par équité, les modes de financement des établissements de l’enseignement supérieur » de la nouvelle grande région, a-t-il expliqué. Les trois anciennes régions « avaient des politiques très différentes en la matière »: le Limousin sanctuarisait les financements dans un COM, alors que d’autres procédaient à des appels à projets. Le nouvel exécutif régional entend par conséquent « lisser » les financements et se fixe « un ou deux ans » pour le faire.