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De nombreux postes n’ont pas été pourvus : tel est le constat à retenir des premiers résultats du Capes externe 2016, communiqués par le Snes-FSU.
Six disciplines concernées
Ce déficit touche six matières : les lettres classiques (68 admis pour 230 postes), les lettres modernes (1079 admis pour 1316 postes), l’allemand (149 admis pour 345 postes), l’anglais (1055 admis pour 1225 postes), l’éducation musicale (132 admis pour 165 postes) et le breton (3 admis pour 4 postes). Pour les lettres classiques, les lettres modernes et l’allemand, le nombre d’admis est inférieur à 2015, alors que le nombre de postes ouverts est similaire.
L’agrégation est également déficitaire avec des postes non pourvus dans neuf disciplines : grammaire, anglais, lettres classiques, sciences économiques et sociales, mathématiques, musique, biochimie – génie biologique, finance et contrôle, et système d’information.
Les lettres classiques durement touchées
Sur son blog « Lutte des classes », hébergé par Marianne, l’enseignant de lettres classiques Loys Bonod dénonce une « catastrophe sans précédent » pour sa discipline, qui compte seulement 30% de postes pourvus. Il accuse le ministère de n’avoir rien fait « pour préserver, renforcer, promouvoir l’enseignement des langues anciennes » et de l’avoir « laisser mourir en silence et loin des yeux de tous ». Pour compenser, le ministère devra de nouveau avoir recours à des professeurs contractuels, qui sont parfois recrutés sans avoir ce concours.
La promesse du candidat Hollande, qui annonçait la création de 60 000 postes d’ici à 2017, semble désormais impossible à réaliser.
« Postes non pourvus » ne signifie pas « postes non créés ». Ces postes CREES ne sont pas POURVUS parce que les correcteurs sont très exigeants avec les candidats.
Qu’aurait-on entendu si tous les postes CREES avaient été POURVUS, quels que soient les résultats, même les plus médiocres…
🙂
Absolument d ‘ accord avec vous ,notre enfant titulaire d’un master MEF avec mention pour être professeur des écoles ce fichu concours a décroché il lui manque très peu de point il manque des suppléants dans les écoles impossible d’avoir un poste que fait le rectorat que fait le ministre ?
Je ne pense pas que ce soit l’exigence des correcteurs qui soit en cause mais le niveau des candidats extrêment faible, ça va tout simplement de paire avec un nivélément vers le bas, pour une équité totale!
En mathématiques, vous ne parlez que de l’agrégation, pourtant il manque également 300 postes au CAPES
Merci pour ce commentaire!
C’est sans compter les doublons… A titre d’exemple je me suis amusé à les recenser en Mathématiques: 50 doublons CAPES externe – Agrégation, et il faudrait comparer aussi la liste des reçus aux CAPES externe et interne etc…
Bien évidemment, il ne s’agit pas de pourvoir avec n’importe qui à n’importe quel niveau, mais cela montre bien le manque d’attractivité de la profession.
De toute façon les recalés des concours se retrouveront dans les classes à la rentrée comme contractuels ou vacataires, sans formation…
Mais Arthur, ce dont les élèves ont besoin, c’est bien de postes créés , ET POURVUS ?
Les postes créés au budget – parce que jugés nécessaires au bon fonctionnement du système – s’ils restent virtuels, ou pourvus à coup de contractuels recrutés à Pôle Emploi (quand on en trouve…), cela ne permet pas de couvrir les besoins des élèves ?
Les jurys sont dans leur rôle quand ils décident qui, parmi les candidats qui se présentent, est recrutable ou non. C’est l’Etat, responsable de la continuité et de la qualité du service public dû aux élèves, qui est clairement défaillant. Depuis plusieurs années les concours ne font pas le plein et la pénurie de profs titulaires se creuse – il serait temps d’aider les candidats à atteindre le niveau légitimement exigé par les jurys. Cela passe par des aides financières car il est difficile d’étudier à fond tout en travaillant pour vivre en parallèle…
Je suis tout à fait d’accord avec Sandrine. Les postes créés, c’est un moyen pour l’État d’avoir bonne conscience. Les examinateurs font leur travail – il est hors de question de recruter des gens qui, bien que volontaires, n’ont pas le niveau. Il y a un réel enjeu.
Je parle des lettres classiques car il s’agit de ma discipline. Malgré les postes créés (230 cette année), le nombre de candidats à se présenter aux écrits du CAPES est bien inférieur. Nous avons 68 admis en fin de compte sur toute la France. L’enseignement n’est pas une voie professionnelle qui donne envie. J’ai passé le capes en 2015, l’ai obtenu et ai suivi la formation à l’ESPE (anciennement l’IUFM). Beaucoup de collègues de promo ont démissionné en cours d’année de stage. Nous ne sommes pas préparés à la réalité du terrain…
Il est fort à parier que ça ne va pas mieux aller dans les prochaines années.
Les contractuels sont une main d’oeuvre bon marché : ils n’ont pas le même statut que les titulaires, pas la même légitimité par conséquent aux yeux de l’institution. Ils coûtent moins chers, prennent ce qu’on veut bien leur donner, sont avertis au dernier moment de leur affectation… Il est difficile, dans ces conditions, d’assurer les missions des enseignants. Cela fait le bon dos de l’État qui paye moins des gens qui vont se décarcasser davantage pour préserver leur poste. CQFD.
Et ensuite, les élèves trinquent.
C’est vrai, mais avant, il y avait suffisamment de candidats pour compenser les ceux qui n’avaient pas le niveau !
Le métier n’est plus attractif du tout !
Peut-être faudrait-il se pencher sur la titularisation des professeurs contractuels en CDI qui ont fait leurs preuves dans les établissements où ils sont intervenus ? La légitimité de cette demande n’est plus à prouver me semble-t-il ? Un passage direct en deuxième année de stage pour les personnels ayant une certaine ancienneté avec l’avis du chef d’établissement ainsi que celui de l’IPR pourrait résorber une partie du problème ??
Qu’est-ce qu’on attend pour le faire ?
L’obtention du concours me semble indispensable pour éviter certaines dérives, notamment le copinage.
Avec la précision de Coconut, en comptant agrégation + CAPES de mathématiques sans double compte, il manque donc au moins 500 professeurs sur un recrutement prévisionnel d’environ 1900. La tendance s’alourdit (ou au mieux stationne) d’année en année et ce n’est pas près de s’arranger…
Bonjour,
je crois qu’il y a effectivement plusieurs raisons:
– le niveau des candidats n’était peut-être pas assez suffisant, sur cela, les autres commentateurs ont déjà discuté sur des raisons possibles (la formation et les conditions de vie des étudiants)
(d’ailleurs, je suis complètement d’accord de ne pas pourvoir tous les postes, seulement parce qu’il y a encore des postes à pourvoir. il faut garder un niveau, il faudra que les jurys puissent se dire: je pourrais m’imaginer cet enseignant pour mon enfant, une exigence assez haute!)
– l’attractivité du métier en baisse: j’aime ce que je fais, heureusement! et j’ai un mari qui gagne bien sa vie, heureusement! Sinon, le salaire pour un bac+5, la précarité des TZR, une formation MEEF chaotique, les conditions de travail (taille de classe, respect prof-élève mais aussi prof-parent d’élève, affectation sur 2-3 établissements, distance entre lieu d’habitation et établissement/s, avenir incertain notamment pour les germanistes…) sont loin d’être des points forts du métier!
Ceci explique certainement aussi pourquoi plein candidats potentiels cherchent leur bonheur d’ailleurs et n’inscrivent pas au concours.
– le ministère a promis d’ouverture des postes, mais la réalité du terrain montre qu’il n’en pas besoin. Je ne sais pas si ces sont les jurys qui ont réagi ou s’il y avait une note du ministère, mais ils ont décidé de ne pas valider tout le monde. Notamment pour l’allemand, avec la pertes des heures à cause de le réforme, on est déjà beaucoup trop de TZR l’année prochaine (sans affectation à la rentrée!). Ils n’auront pas pu pourvoir tous les postes, car il faudra après placer les gens, et les académies ne savent déjà plus quoi faire avec nous. Mais au moins, le ministère a gardé sa promesse et augmenté le postes à pourvoir, comme ça, ce n’est pas lui qui est fautive mais les candidats médiocres. Belle tournure des choses…
il y en a certainement d’autres, encore moins glorieux…
Ceci est une opinion très personnelle et subjective, qui reflète mes expériences depuis que je suis dans l’éducation nationale.
A l’agrégation externe d’allemand, tous les postes n’ont également pas été pourvus. Même si certains candidats admis à l’externe avaient déjà obtenu le concours interne, il faut tout de même souligner cette différence entre postes proposés au concours et postes pourvus.
Avec la réforme du collège, on aura de moins en moins de candidats satisfaisant aux exigences des concours! 100% de postes non pourvus!
Alors, on continue à le baisser, ce niveau, oui ou non?
je pense que les postes ont été crées artificiellement pour certaine matières ( allemand, lettres classiques ) pour rassurer les gens avec instruction de ne pas les pourvoir…car on savait très bien que l’on n’allait plus avoir besoin de professeurs d’allemand et de lettres classiques avec les reformes…
Il faut aussi regarder dans les concours PLP qui attirent peu ; BSE 123 admis sur 240 postes offerts et de nombreux candidats admis sur d’autres concours ! De même en STMS.
Le lycée pro n’attire pas du tout et pourtant des carrières s’y deroulent.
Les contractuels sont en effet comme vous dites une main d’oeuvre bon marché. Ils sont payés moins alors qu’ils font le même boulot que les titulaires et ils sont la majorité du temps pas du tout soutenus par la hiérarchie s’ils ont des problèmes avec des élèves ou des parents. Il y a des contractuels qui enseignent aussi bien que des titulaires voire mieux que certains. Il faut d’ailleurs être passionné pour être contractuel car il n’y a aucune reconnaissance. Ce n’est pas parce que des élèves ont un ou une contractuelle comme prof qu’ils trinquent. Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier ! C’est très important de le rappeler car c’est souvent le cas !
Bonjour, je vois avec effarement que le niveau aux concours est toujours aussi exigeant mais on ne fait que constater des postes vacants vides sans préconiser des mesures d’urgence pour la rentrée prochaine. Résultat : ce sont en encore les élèves qui trinquent sans prof devant eux. Malheureusement, c’est la mentalité de l’Education nationale française. On ose soulever quelques « petits » problèmes mais on ne bouge rien tant que ça n’explose pas! Jusqu’au jour où… Alors là, on vous répondra : « Si on avait su, on aurait bougé! Mais nous n’étions pas au gouvernement à ce moment-là donc on ne pouvait rien faire. C’est la faute des autres »!!! Je suis hallucinée par la lâcheté de tous nos politiciens! Je suis d’accord qu’il faut dégraisser le mammouth! Encore faut-il trouver les bouchers compétents ayant de l’expérience en la matière donc du vécu sur le terrain plutôt que des technocrates sorties de « Hautes » écoles qui n’en connaissent pas un rayon dans la pédagogie mais se grattent le nombril, satisfaits des réformes qu’ils nous pondent. Pauvre France!!