
Cinema auditorium © Jaroslav Machacek
En septembre 2015, le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) lançait le programme « Cinéma et citoyenneté » (en collaboration avec le ministère de l’Education Nationale). Principe : envoyer des volontaires du Service civique dans les collèges et les lycées pour « sensibiliser le plus grand nombre d’élèves aux enjeux liés à l’image », en créant des « ciné-clubs ».
Depuis le début de l’année 2016, quelque 300 volontaires, « formés » par l’association Unis-Cité, ont organisé « plus d’un millier de projections » de films partout en France, indique le CNC sur son site. « Cela, dans le but d’encourager le dialogue citoyen et de partager des moments de cinéma, car le cinéma nous préserve de l’ignorance par le débat qu’il suscite », explique la présidente de l’organisme, Frédérique Bredin.
Les « ciné-clubs du 21ème siècle »

« Jour de Fête », Jacques Tati, 1949
Pour elle, « les ciné-clubs ont formé des générations entières à la découverte et à l’amour du cinéma. Et le service civique est une très belle opportunité pour inventer le ciné-club de demain ». En 2015-2016, le CNC a mis à disposition des volontaires un catalogue de 26 films français et européens baptisé « Cinéma et citoyenneté ».
Ce répertoire est composé de films qui, à travers leur récit, leur sujet ou le parcours de leurs personnages, permettent de réfléchir à la question de la citoyenneté. Parmi ces films, Timbuktu, film franco-mauritanien dénonçant le djihadisme (2014), Camille redouble, comédie dramatique de Noémie Lvovsky (2012), et Jour de Fête, comédie de Jacques Tati (1949).
« Compte tenu du succès rencontré par cette année pilote », le CNC devrait mobiliser « 1000 nouveaux volontaires dès l’an prochain avec Unis-cité, faisant de cette mission la première grande mission nationale de Service civique dans le champ de la culture ».
Le projet « Cinéma et citoyenneté » s’inscrit, note le CNC, « dans le cadre du grand programme ‘Citoyens de la culture‘, lancé par le ministère de la Culture, visant à mobiliser 8000 jeunes volontaires en Service civique ».
Education à l’image
En dehors de ce programme, le CNC mène de nombreuses actions à l’école, de la maternelle à la terminale, autour de « l’éducation à l’image ».
Sur son site, l’organisme, placé sous l’autorité du ministère de la Culture, indique qu’il « s’efforce de donner aux jeunes une véritable éducation artistique dans le domaine du cinéma et de l’audiovisuel », en faisant « découvrir la magie du 7ème art » aux enfants, en apprenant aux collégiens « à distinguer les genres et les cinématographies », et aidant les lycéens à « devenir de jeunes cinéphiles, capables de reconnaître un auteur ou une écriture cinématographique ».
Pourquoi ce travail d’animation de ciné-clubs et d’éducation à l’image, dont l’utilité pour les collégiens est incontestable, n’est-il pas confié à des jeunes que ce travail intéresse, dans le cadre d’un contrat de travail normal ?
Pourquoi en passer par le Service Civique, qui évite de créer de vrais emplois ?
Serait-ce parce que le coût de ces animateurs pour leur « employeur » Unis Cité est de 106€ par mois pour 28h de travail hebdomadaire soit 106€ divisés par 112h par mois = 0,94€ de l’heure ?
Excellente idée, mais avec quel salaire pour les enseignants motivés ?
Encore du bénévolat ?
J’ai pu faire 2 ans de ciné-club (et aussi 4 ans de journal, 2 ans de blog) avec une collègue d’Allemand, l’aide de note mairie locale (achat des droits de diffusion, création et publication de brochures d’analyse des films etc.).
Mais nous avions au moins 1.5 heures sup par semaine (50 euros brut) pour des séances de 2H avec du travail à côté en plus bien sûr.
Nous faisions des séances de projection pour 300 élèves par film (en 4/5 temps de 2H) !
Nous devions refuser du monde dans le club (composé de 15 collégiens et 12 CM2)…
Mais avec la réforme du collège tous ces moyens ont disparu, pfuit ! Plus rien.
Plus « d’accompagnement éducatif », plus d’heure sup pour les prof motivés !
Et je refuse à tout faire… pour aucune reconnaissance de l’Education nationale.
Merci la gauche !
Vieille de la vieille , de mon temps qui commence à être lointain, il y avait des « club » cinéma , échecs , philo etc….. Anime par des prof passionnés et motivés par le partage , bénévolement , j’en ai profité en tant qu’éleve, animé en tant que prof . Puis la norme et l’encadrement réglementaire est arrivé , a fait fuir les bonnes volontés. Et dans la norme est apparue la rétribution, « bien ou mal payé » est rentré dans le débat …. Exit les « clubs » et l’artisanat . Les « projets d’établissements » ont pris la main. Trouveront-ils des volontaires? y compris parmi les élèves ……