Sciences Po va acheter au ministère de la Défense l’Hôtel de l’Artillerie à Paris, pour créer un « campus oxfordien » à Saint-Germain-des-Prés, incluant la recherche et des logements sociaux étudiants, ont annoncé vendredi dans un communiqué le Premier ministre, l’école et la mairie de Paris.

L’acquisition de l’Hôtel de l’Artillerie (14.000 mètres carrés dans le 7e arrondissement de Paris), s’élève à 87 millions hors taxes et à 93 millions toutes taxes comprises, a précisé à l’AFP Frédéric Mion, directeur de Sciences Po. Avec les travaux de rénovation et de restructuration, le coût total est évalué à 200 millions d’euros. Cet achat devrait intervenir entre le troisième et le quatrième trimestre 2016, « pour entrer dans les murs en 2021 », a-t-il précisé.

« Nous allons pouvoir renoncer à nos seize sites en location en regroupant tous les services et personnes dispersées » sur le nouveau site, a-t-il expliqué. Le financement « sera couvert à 85% par les loyers » économisés, et le reste par emprunt bancaire et mécénat. Sciences Po possède déjà six sites parisiens, dont le bâtiment emblématique du 27, rue Saint-Guillaume.

L’Hôtel de l’Artillerie jouxte les locaux de l’Institut d’études politiques (IEP) rue de l’Université. « Il y aura un continuum géographique. Demain les sept sites qui composeront Sciences Po seront à moins de 200 mètres les uns des autres » , a fait valoir M. Mion.

Le projet inclut la création de logements sociaux étudiants, afin de « réaffirmer notre ambition de maintien de la mixité sociale », a ajouté M. Mion. L’IEP de Paris compte 30% d’étudiants boursiers sur critères sociaux, a-t-il rappelé.

M. Mion a évoqué « un acte de foi dans l’attractivité de Paris, très durement meurtrie en 2015 » et « dans la jeunesse ». Cette « stratégie de créer au coeur de Paris un campus de niveau international, qu’on pourrait qualifier d’oxfordien, de rassembler toutes les activités », enseignement, recherche, vie étudiante, logement étudiant, « nous distingue de beaucoup d’établissements français qui ont choisi de quitter le coeur de la ville », et « rapproche l’école de grandes universités » comme la London School of Economics, a-t-il estimé.

« De nouveaux équipements – salles numérisées, salle de plaidoirie, salle de rédaction pour l’école de journalisme, incubateur d’entreprises, etc. – inscriront ce campus à la pointe de la révolution pédagogique qui bouleverse l’enseignement supérieur », indique le communiqué. L’Hôtel de l’Artillerie abritera notamment les écoles professionnelles de second cycle comme l’École urbaine ou la future École de l’entreprise (nom provisoire) prévue pour la rentrée.