
© DURIS Guillaume – Fotolia.com
Deux ans après l’entrée en application de la réforme des rythmes scolaires, le ministère a rendu public 3 rapports sur la question : un rapport critique de l’Inspection générale (réclamé par le SNUipp-FSU), et deux rapports plus positifs, l’un rendu par Georges Fotinos et l’autre par François Testu, d’après des études menées sur la commune d’Arras. Ces rapports laissent planer le doute sur les effets de cette réforme.
Une inspection générale prudente
Pour l’Inspection générale de l’Éducation nationale, « les effets de la réforme sur les résultats des élèves sont encore impossibles à établir ». De plus selon elle, « la réorganisation des enseignements dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires semble avoir surtout bénéficié au français et aux mathématiques » alors que « les sciences, les arts et surtout l’EPS apparaissent en danger ». L’organisation de l’école maternelle serait également atteinte, puisque l’Inspection met en garde contre une « augmentation de l’absentéisme » qui, « si elle se confirmait, serait de nature à remettre en question l’intérêt pédagogique de la réforme notamment en éducation prioritaire».
Un ministère satisfait des rapports Fotinos/Testu…
Le ministère quant à lui se réjouit des conclusions des rapports Fotinos et Testu. Selon lui, la première étude démontre que « l’aménagement du temps scolaire a des effets positifs sur l’organisation pédagogique de l’école, le climat scolaire dans les écoles, les apprentissages des élèves et le développement personnel des élèves. ». L’étude de François Testu souligne quant à elle que la « désynchronisation des rythmicités journalières et hebdomadaires de la vigilance observées lorsque les emplois du temps proposés sont inadaptés à la rythmicité propre de l’enfant (ce qui était le cas pour la semaine de 4 jours) est absente ».
…le SNUipp-FSU inquiet
Un mois après avoir demandé sa publication, le SNUipp tire la sonnette d’alarme après les conclusions du rapport de l’Inspection générale. Le syndicat estime que « le ministère devrait éviter des formules à l’emporte-pièce, qu’aucun indicateur objectif ne confirme » l’efficacité de la réforme, et demande à ce que « l’organisation de l’année, de la semaine et de la journée » soient « remises à plat ». Concernant la maternelle, le SNUipp estime également qu’il faut prendre « très au sérieux le sentiment de fatigue accrue des enfants dont un grand nombre d’enseignants se font les témoins ».
En parallèle, d’autres études sur le sujet, menées par la Depp et la Dgesco, devraient rendre leurs conclusions en 2017.
la lecture de votre article me laisse dubitatif, de même que son titre…J’ai pu assister à la journée d’étude organisée par l’Ortej et après avoir entendu s’exprimer Mme la sénatrice Cartron et F Testu, la teneur de leurs rapports réciproques (l’un en milieu rural et l’autre sur Arras ) les conclusions ne laissaient planer aucun doute. Si cette réforme est bien appliquée et si l’esprit de celle-ci est respecté en terme de rythmicité, elle atteint ses objectifs . Peut être convient il de lire aussi ces rapports avec un esprit impartial ce qui ne semble pas être le cas de tous…
Parce que ces rapports (tous autant qu’ils sont) ont été écrits dans un esprit impartial, à votre avis ?
Un rapport impartial? Sorti du chapeau et mis en avant par le ministère quand l’inspection générale n’est pas de l’avis de la ministre?
Professionnels et parents sont unanimes sur la fatigue des élèves…
La ministre fait semblant de ne pas le voir et évoque un « ressenti » plus qu’une réalité.
Bravo. La fatigue , c’est …un ressenti!
Dans les différents rapports émis il est aussi parfaitement démontré que les enfants usaient et abusaient de leurs outils de communication (tablettes, portables , téléphones etc….), il y en a même qui déclarent passer des SMS à 2h du matin…
Les rythmes scolaires ont bon dos me semble -t-il !
Je suis enseignante en maternelle et depuis la mise en place de la réforme je constate:
– fatigue des enfants , les moyennes sections dont la majorité ne faisait plus la sieste à partir de janvier
continuent de s’y endormir en mai.
-les petites sections ont du mal à se réveiller
– le taux d’absentéisme le mercredi matin est de 25%
– le jeudi est une journée horrible : excitation, conflits et le vendredi ils sont tous mous.Auparavant journée plus difficile le vendredi mais on ne revenait pas le lendemain.
– personnellement je suis plus fatiguée aussi et donc plus malade (angines, gastro, grippe, le dos…)