Seule une petite minorité de jeunes bénéficient tout au long de leur scolarité de séances annuelles d’éducation à la sexualité, comme le prévoit la loi, souligne le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) dans un rapport à paraître mercredi.
La loi de 2001 prévoit dans les écoles, les collèges et les lycées au moins trois séances annuelles d’éducation à la sexualité, qui doivent contribuer à l’apprentissage du « respect dû au corps humain » et présenter une « vision égalitaire » des relations hommes/femmes.
Mais son application reste « parcellaire » et « inégale » selon les territoires, car elle « dépend des bonnes volontés individuelles », souligne le rapport devant être remis mercredi aux ministres Najat Vallaud-Belkacem (Éducation) et Laurence Rossignol (Familles, Enfance et Droits des femmes).
Par défaut, les jeunes se tournent vers internet, notamment les réseaux sociaux, les médias ou encore la pornographie pour trouver des réponses à leurs questions sur la sexualité.
D’après une enquête menée par le HCE auprès de 3.000 établissements publics et privés entre septembre et novembre 2015, 25% des écoles répondantes (contre 4% des collèges et 11,3% des lycées) déclarent n’avoir mis en place aucune action ou séance en 2014-2015.
Les personnels de l’Éducation nationale sont très peu formés à ce sujet, et lorsque l’éducation à la sexualité est intégrée à des disciplines, elle est largement concentrée sur les sciences. Les thématiques les plus abordées sont la biologie/reproduction, l’IVG et la contraception, le VIH/Sida et la notion de respect entre les sexes.
Les questions de violences ou d’orientation sexuelles sont les moins abordées.
Le rapport estime que les difficultés d’application en milieu scolaire sont dues à des facteurs endogènes à l’Education nationale (pilotage, financement, formation), « mais c’est plus largement la société toute entière qui manifeste des blocages sur le sujet ».
Il cite des exemples étrangers (Suède, Pays-Bas, Canada), qui montrent qu' »il est plus efficace de parler aux jeunes de la sexualité positivement et dans une approche égalitaire ».
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