Des roses blanches, des crises de larmes et de la colère rentrée: malgré une pluie battante, environ 200 personnes ont défilé dimanche dans le centre-ville de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) où ont péri lundi dans un incendie cinq personnes, dont une mère et ses trois enfants, a constaté une journaliste de l’AFP.
L’incendie, qui a fait également onze blessés dont deux graves, s’était déclaré en début de soirée dans un immeuble ancien du centre-ville, avant de se propager rapidement par la cage d’escalier en bois, rendant difficile l’intervention des secours.
Alors que le père en a réchappé après s’être défenestré, sa femme et leurs trois enfants (Nissa, 21 ans, Naïm, 16 ans et Lilia, 12 ans) ainsi que Mariam, une amie de la fille aînée, sont morts asphyxiés, piégés dans leur studio de 26 m2. Victime de multiples fractures, le père est toujours hospitalisé mais ses jours ne sont pas en danger.
« On ne vous oublie pas, reposez en paix »: une banderole avec les portraits des cinq victimes a été déployée en tête de la marche qui a réuni dans un silence pesant de nombreux adolescents. Après avoir descendu la rue de la République, la grande artère piétonne de Saint-Denis, proches et anonymes se sont succédé pour déposer une rose blanche au pied de l’immeuble aux fenêtres noircies.
Parent de Mariam, Kimi a du mal à contenir son émotion. « Il y a trop de vieux immeubles avec des cages en bois » dans le centre de Saint-Denis, dit-il en faisant défiler sur son smartphone les photos du compteur électrique de son propre logement, d’où des fils dénudés dépassent. Il observe également que beaucoup d’habitants cuisinent au gaz « parce que c’est moins cher que l’électricité ».
Court-circuit électrique? Feu de cuisine? Si l’origine du sinistre reste inconnue, une seule certitude: il est parti d’un appartement squatté au premier étage.
Face aux critiques qui pleuvent sur la mairie de Saint-Denis, Stéphane Peu, adjoint à l’urbanisme, reconnaît que 40% du parc privé est « potentiellement indigne », mais rejette la responsabilité sur les « marchands de sommeil », ces propriétaires qui « n’assument pas leur responsabilité et ne recherchent que le profit à court terme », au mépris de la sécurité.
La famille Zamouri avait déposé une demande de logement social il y a dix ans et s’était vue proposer deux logements qu’elle avait refusés, selon la préfecture de Seine-Saint-Denis.
« Aujourd’hui c’est le temps du recueillement mais il va falloir que les choses changent », a déclaré à l’AFP le député PS Mathieu Hanotin, qui veut faire de la lutte contre le logement indigne une « grande cause nationale ».
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