A quelques jours de l’épreuve du bac philo, l’animateur et professeur Raphaël Enthoven s’interroge dimanche sur Arte, avec une élève de terminale, sur « la légitimité de la révolte » et d’un mouvement citoyen comme Nuit debout.
Nuit debout, né de la colère contre le projet de loi travail, « a mis en évidence le besoin des citoyens de reprendre le contrôle de leur existence », relève Raphaël Enthoven, qui a choisi d’animer cette 200e émission de « Philosophie » diffusée à 12H30 avec Elsa Revcolevschi, une de ses élèves de terminale.
C’est un besoin qui « passe par la parole », explique à l’AFP l’animateur philosophe en soulignant que cette parole doit être « démocratique, publique, conflictuelle, dis-sensuelle ». Lorsque cela est le cas, « il y a une légitimité incontestable à entreprendre ce genre de débat », dit-il.
Or, « quand Nuit debout organise des réunions où des minorités se retrouvent entre elles et excluent les autres, ils reproduisent +l’apartheid+ tout en ayant l’illusion de faire avancer la tolérance », fait-il valoir, en référence à l’expulsion du philosophe Alain Finkielkraut par des membres de ce mouvement qui avait suscité une polémique.
« La lutte est noble mais les moyens employés sont aux antipodes des combats qu’ils mènent », estime-t-il, « ‘Nuit debout nuit à Nuit debout' ».
La philosophie, fait remarquer Raphaël Enthoven, est « une forme de jeunesse de l’esprit », « la capacité à se laisser marquer par les événements comme une feuille blanche ».
C’est « un exercice spirituel » qui nécessite « du travail, de l’abnégation », produit « de l’angoisse, en tout cas au début et n’apporte aucune utilité à l’existence sinon qu’elle se rend indispensable à celui qui la pratique ».
Cette discipline enseigne surtout « que lorsque l’on a des convictions, c’est que l’on n’a rien approfondi », note-t-il.
Pour l’animateur philosophe, aucune matière n’est indigne de la philosophie qui n’est elle-même indigne d’aucun sujet.
Lors de cette émission, Raphaël Enthoven et Elsa Revcolevschi éclairent l’actualité en s’appuyant sur des textes classiques, tels que « Les Frères Karamazov » de Dostoïevski ou « L’Homme révolté » de Camus.
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