Le gouvernement a rappelé mardi aux établissements de santé qu’ils risquent des sanctions en cas de non-respect du repos de sécurité des internes, instauré en 2002, et qui « s’impose à tous ».

Dans une circulaire diffusée mardi, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, et le secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, Thierry Mandon, ont rappelé aux établissements fautifs qu’ils risquent le retrait des agréments des services pour former ces jeunes médecins, c’est-à-dire la perte de leur droit à recevoir des stagiaires.

Le repos de sécurité instaure une pause de 11 heures à l’issue d’une garde de nuit pour empêcher à l’interne de travailler plus de 24 heures d’affilée.

« Les internes sont un maillon essentiel du système de soin. Le respect du repos de sécurité de ces jeunes médecins est un sujet prioritaire et doit s’imposer à tous, en ville comme à l’hôpital. Aucune entorse à ces règles ne doit être tolérée », a déclaré Marisol Touraine dans un communiqué.

Thierry Mandon a souligné que le non-respect de la loi remet en cause « la sécurité des patients et des internes ».

Ces médecins en devenir passent encore trop d’heures dans les hôpitaux: plus de soixante en moyenne par semaine, loin des 48 heures fixées par la législation européenne. Leur temps de travail a ainsi été redéfini, via un décret publié fin février 2015 pour répondre aux injonctions de Bruxelles.

Leur emploi du temps est passé de 11 demi-journées à 10, dont 8 à l’hôpital (contre neuf auparavant). Une demi-journée doit être consacrée à leur formation à la fac, quand une autre, dite de « temps personnel », peut faciliter la rédaction de leur thèse. Mais les hôpitaux tardent à appliquer ces mesures.

Le suicide en février de Maxime, interne de 27 ans formé à Marseille, a créé l’émoi dans la communauté médicale et posé à nouveau la question des conditions de travail des internes.