Trois collégiens ont été légèrement blessés jeudi matin à Saint-Malo lors d’une intervention policière pour rouvrir la grille de leur collège, cadenassé dans la nuit pour protester contre la fermeture annoncée de l’établissement, a-t-on appris auprès de l’inspection d’Académie.

« Les pompiers ont accueilli onze jeunes, dont trois ont été emmenés à l’hôpital » à la suite de l’intervention policière, a déclaré à l’AFP l’inspecteur d’Académie, Christian Willhelm. Les élèves blessés sont « un de 6e et deux de 3e », a-t-il dit.

Le Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine a décidé mardi la fermeture à la rentrée 2017 du collège Surcouf, l’un des quatre collèges publics de Saint-Malo, où sont scolarisés 250 élèves. Les préconisations des conseils départementaux en la matière doivent ensuite être entérinées par l’État mais sont généralement suivies.

A son arrivée au collège jeudi matin, « le principal a constaté que les grilles étaient cadenassées (…) J’ai donc demandé que les portes puissent être ouvertes pour que le collège fonctionne normalement (…) les forces de l’ordre ont ouvert les portes » en cours de matinée, a indiqué M. Willhelm. L’intervention d’une douzaine de policiers de la police nationale, qui a suscité des bousculades, s’est déroulée alors que de nombreux collégiens ainsi que des parents d’élèves étaient massés devant les grilles du collège.

A la suite de cette intervention, « les professeurs ont été exemplaires car les enfants ne comprenaient pas », a déclaré l’inspecteur d’Académie, précisant que « 84 élèves sur 250 » avaient suivi les cours jeudi après-midi dans ce collège.

Lors d’un point presse en début de soirée, le préfet de Région, Christophe Mirmand, a déclaré au sujet de cette intervention: « Il y a eu un usage (de la force NDLR) strictement proportionné aux circonstances », rappelant qu' »il s’agissait d’assurer la libre circulation » à l’entrée du collège. « Il n’y a eu ni blessés graves, ni violences », a-t-il dit, rappelant que l’intervention avait été effectuée « par des fonctionnaires de police du commissariat » de Saint-Malo et qu’ils n’étaient pas « en tenue de maintien de l’ordre ».

Le maire de Saint-Malo, Claude Renoult (DVD), a fait savoir dans un communiqué avoir « immédiatement contacté le Préfet afin de déplorer cet état de fait et demander des explications sur cette intervention sans concertation préalable avec le maire de la commune ». « Le maire demande les justifications de l’intervention des forces de l’ordre », indique encore le communiqué.

Contacté par l’AFP, le Conseil départemental (à majorité PS) a également déploré cette intervention. « On ne peut que regretter ce qui s’est passé ce matin, la manière de faire. C’est extrêmement malheureux », a déclaré Franck Pichot, vice-président en charge de l’Education et de la Jeunesse ».

De son côté, le SNES-FSU Bretagne, « choqué par les violences commises contre des parents et des collégiens », a regretté l’attitude du recteur d’académie, Thierry Terret, auquel il avait demandé des précisions sur cet incident, en préalable à une réunion programmée.

« Le recteur a refusé tout dialogue et n’a pas eu un mot pour les parents ni pour les collégiens blessés ce matin », déplore le syndicat dans un communiqué, ajoutant ne pouvoir accepter que « le Recteur fasse le choix de l’autoritarisme plutôt que celui de la discussion ». Le syndicat demande également « le maintien de tous les collèges publics à Saint-Malo ».