
Jean-Marc Roosz est aussi président de l’association « Ecole 2 demain » – une plateforme promouvant la scolarisation des jeunes handicapés / Photo : Poonam Roosz
Que reprochez-vous au système actuel de scolarisation des enfants dys ?
Il faut déjà planter le décor. Les troubles dys sont rentrés dans la loi handicap de 2005, leur donnant accès au projet personnalisé de scolarisation (PPS).
Le PPS permettait aux professionnels du soin (neuropsychologues, ergothérapeutes, orthophonistes) d’apporter des contributions pertinentes dans le projet pédagogique de l’enseignant. Les parents étaient incités à prendre contact avec la MDPH (Maison du handicap) pour demander une reconnaissance du handicap, et à réaliser un vrai diagnostic, par un médecin spécialisé.
Il s’agissait donc de promouvoir la reconnaissance des troubles dys comme handicap, et la nécessité absolue du diagnostic. Mais il y avait, à l’Ecole, un mouvement anti-médicalisation, considérant les dys comme un simple « symptôme » produisant des difficultés scolaires durables.
Ce déni des troubles a débouché sur la mise en place du PAP (Projet d’Accompagnement Personnalisé) en 2015 – un dispositif hors du champ du handicap, qui faisait l’affaire de bien du monde : il allait dans le sens de la « démédicalisation », de l’allègement de la charge de travail au sein des MDPH , et des économies – car qui dit PAP, dit pas d’AVS et pas de dotations de matériel.
Pourquoi êtes-vous critique vis-à-vis du PAP ?
Le PAP est dangereux : il discrédite les troubles dys et dévalorise leur prise en charge. Il est réputé s’adresser à des enfants dont les troubles sont légers, mais hors diagnostic. Qui peut alors affirmer que les troubles sont légers ? Le médecin traitant ou scolaire fait juste un “constat des troubles”.
Le problème est que beaucoup d’enfants compensent : leurs stratégies font que leurs troubles peuvent apparaître comme légers, dissimulant des troubles plus importants, identifiables au travers de bilans pluridisciplinaires.
Une telle compensation par l’élève ne dure qu’un temps et le risque pour lui est d’échouer durablement, de décrocher au fil du temps. Les enfants concernés tombent souvent dans la dépression à l’adolescence, car ils ont tiré sur la corde, faisant d’énormes efforts pour compenser… Ils sont tout le temps en échec, personne ne reconnaît leur valeur ni leurs efforts. Ils craquent.
Certains enseignants ont l’impression de maîtriser le sujet, ce qui peut être très néfaste. Exemple, si en CE1 un prof détecte un problème… on mettra en place un PAP, qui sera poursuivi en CE2, mais sans répondre aux besoins réels de l’élève. Les problèmes perdureront, jusqu’à ce qu’en CM1, on commence à faire des bilans approfondis. Le temps nécessaire aux prises de rendez-vous, l’enfant obtiendra un PPS en 6e… mais dans quel état ?
L’accompagnement des dys en milieu scolaire était adapté avant le PAP, quand médecins et profs travaillaient en tandem – plus aujourd’hui. Il y avait autrefois une prise en considération du handicap des élèves par les enseignants qui acceptaient de ne pas être compétents et d’écouter les professionnels extérieurs à l’école. Il y avait un “rappel” à la dimension “troubles” et handicap. Avec le PAP, ce n’est pas du tout le cas.
Quel est donc le rôle de l’enseignant face aux troubles dys ?
Son rôle est majeur car il est le plus à même de repérer les troubles. Ce qui ne signifie pas diagnostiquer mais détecter des signes – par exemple, la fluctuation importante des résultats d’un jour sur l’autre ou des échecs inexplicables. L’enseignant doit ensuite pouvoir orienter la famille vers un diagnostic – et laisser aux spécialistes le soin de réaliser un bilan pluridisciplinaire, avec des préconisations adaptées sur lesquelles s’appuyer.
Trouvez-vous que les enseignants sont bien formés à l’enseignement auprès d’un public dys ?
Les enseignants ne sont pas formés pour repérer les troubles. Ils sont mieux formés sur les adaptations, mais n’étant pas professionnels de ces troubles, ils peuvent proposer des adaptations qui ne conviennent pas, contre-productives.
Les stratégies de compensation et les adaptations qui existent face aux dys sont efficaces, mais si elles sont pertinentes. Comment juger de la pertinence sans une connaissance fine des troubles de l’élève ? Au lieu de tester des outils dont on a connaissance ici ou là, il serait opportun de se rapprocher de personnes compétentes dans le domaine des TSLA (troubles spécifiques du langage et des apprentissages).
Il faut revoir la formation – de même qu’un enseignant ne devrait pas être admissible sans quelques compétences dans le domaine du numérique, il ne devrait pas non plus l’être sans compétences dans les TSLA.
Les ESPE ont toute liberté dans leurs “modules handicap”, et il s’agit trop souvent d’un contenu généraliste qui n’apporte pas grand chose. Les formations devraient plutôt tourner autour des pathologies d’apprentissage : quelles sont-elles, comment on les repère, comment on y répond. Les enseignants seraient imprégnés de ces connaissances. Il y aurait une montée en compétences et non une simple sensibilisation aux difficultés.
Bonsoir,
Très intéressante interview. Même si je ne comprends pas pourquoi enlever les DYS des PPS.
Bonne soirée
Pourquoi enlever les Dys des PPS ?
Uniquement pour des raisons économiques !
Parce que ça nécessite un recours à la MDPH, et beaucoup d’enfants étant concernés, les MDPH étaient saturées. Donc, au lieu de permettre à ces structures de mieux fonctionner, on trouve des solutions pour économiser de l’argent et réduire les temps d’instruction de tous les autres dossiers MDPH en attente ! On ne recrute pas de personnel dans les MDPH, et on n’embauche plus d’AVS.
Ce sont les enfants qui en paient les pots cassés, mais allez expliquer ça aux décideurs… 🙁
Et si l’on comprenait enfin que 999 enfants dits dys sont des victimes de leur contexte de vie et d’apprentissage !
Je ne comprends pas bien le commentaire de ergoscolaire: que voulez vous dire exactement?
Bravo! Et si avant de parler de handicap on se demandait d’où viennent les difficultés l’apprentissage. Un système scolaire qui n’est pas capable d’apprendre à lire à tous les enfants doit se remettre en question, mais ça n’est pas sûr que nos décideurs le souhaitent! J’ai pratiqué l’orthophonie pendant 45 ans et je peux vous dire que je n’ai pas vu un seul enfant ne pas réussir à apprendre à lire! Si en orthophonie, à raison de 1h30 par semaine nous le pouvons, l’école peut évidemment le faire! Mais pour cela, les enseignants doivent être formés et connaître les processus neurocognitifs à l’oeuvre dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Ils doivent aussi savoir que les émotions négatives bloquent la capacité d’apprendre. Le but premier de l’école doit être de rendre les enfants heureux et alors ils aimeront apprendre et réussiront!
Danielle Ségas
Tout à fait d’accord pour un diagnostic précis, par une équipe pluri-professionnelle, même en dehors des Centres de références débordés et réservés aux cas les plus « graves ».
Effectivement ces troubles, souvent masqués , sont complexe et les aides apportées par les enseignants devraient être plus précisément prescrites et mises en place par des enseignants formés et soutenus.
MAIS oui, le mouvement anti médicalisation a sévit dans ces années 2005 et avant…espérons qu’il s’éloigne mais hélas les médecins scolaires disparaissent aussi.Devenus si peu nombreux et pourtant très bien formés et investis dans le repérage et le premier diagnostic des dyslexies, ils ne peuvent plus intervenir pour coordonner les actions auprès de ces enfants.
C’est un comble alors que l’ENale reconnaît enfin l’existence des troubles d’apprentissage!
Mon expérience dans ce métier et ma connaissance précise de ce trouble, bien avant 2005, date d’arrêt de mon activité, m’ont aussi permis dès les années 1990 de faire ce diagnostic aussi chez des adolescents orientés vers des filières courtes, persuadés d’être peu compétents , alors qu’ils n’étaient « que » dyslexiques , donc normalement intelligents mais non reconnus comme tels!
Quel gâchis et quelle souffrance…
Je me sens particulièrement concernée car ma petite fille est dans ce cas. Mais que faire ? car personne ne nous écoute, ils nous prennent pour des malades plus que les enfants, nous sommes des obsédés voulant que leurs enfants bénéficient absolument d’aide personnalisée et laisser les enfants dans leurs coins.
Merci Monsieur SOYEZ
Bonjour,
Si votre enfant a un diagnostique de dyslexie et que ça lui pose un réel problème à l’école (il y a de grandes chances que oui !), il faut demander à l’école d’organiser une équipe éducative réunissant l’orthophoniste, le psychologue scolaire, le médecin scolaire, l’enseignant de l’enfant ainsi que le directeur (qui préside la réunion) et l’enseignant référent de secteur (et autres intervenants si besoin).
A l’issue de la réunion, l’enseignant référent vous aide à monter un dossier pour saisir la MDPH et faire votre demande d’aide (ordinateur et/ou Accompagnement humain).
Avant cette réunion, il faut que le psychologue scolaire l’ait vu (ou un autre psychologue) car le résultat du test psychomotrice est une pièce obligatoire au dossier.
Il faut aussi un certificat médical qui relève les difficultés de l’enfant : en général, le médecin scolaire le fait car il sait comment rédiger le certificat mais votre médecin de famille, s’il connait bien l’enfant, peut le faire aussi.
Bien sûr, il faut aussi le bilan orthophonique (et neurologique s’il a été fait).
Il faudra que l’école remplisse aussi des documents pour attester des résultats scolaires (et donc des difficultés liées à la dyslexie).
Selon les MDPH, d’autres documents peuvent être demandés, il faut se renseigner.
Ce sont les parents qui saisissent la MDPH, donc vous pouvez le faire vous-même. Il faut vous rapprocher de l’enseignant référent de votre secteur qui vous aidera (vous trouverez ses coordonnées à l’Inspection de circonscription, les orthophonistes le connaissent aussi généralement).
Quant les documents sont bien remplis et attestent réellement d’un manque d’autonomie en classe (en lecture, écriture, organisation…), les MDPH notifient un accompagnement. En tout cas, c’est comme ça que ça marche dans mon département ! Après, je ne sais pas si ça marche aussi bien dans les autres départements…
Voilà, bon courage !
Présenté comme ça (et c’est comme cela que devrait être organisé le suivi), c’est merveilleux. Ensuite, les parents, pleins d’espoir, se confrontent à la réalité. Equipe éducative ? Il faut suggérer à l’école qui devrait être présent à la réunion que les parents auront préalablement exigé. Puis, il sera nécessaire d’animer cette réunion, parce que personne ne sait pourquoi il est là. Il peut donc y avoir un écart entre le « sur le papier » et la réalité.
Bonjour, je me permets de réagir à l’article de Monsieur Roosz. Le PAP ne peut être mis en place sans bilans ni diagnostic. Le texte est clair là-dessus. Le médecin scolaire (ou le généraliste… puisqu’il n’y a quasiment plus de médecins scolaires, et ils sont débordés) aura accès aux conclusions et préconisations du ou des rééducateurs qui aura(ont) bilanté l’enfant ou qui le suit en rééducation. Il pourra alors signer la première page. Normalement, si on respecte la procédure, c’est l’équipe éducative enrichie des professionnels de la rééducation (s’ils sont dispo, car eux aussi sont débordés) qui entérine les adaptations à mettre en oeuvre au regard du Trouble des Apprentissages diagnostiqué. Le PAP n’est pas mis en place pour la difficulté scolaire mais pour un ou des Troubles des Apprentissages. Pour la difficulté scolaire, c’est un PPRE qu’il convient de mettre en place.
De plus, je rajouterai qu’en cas de multidys, la famille et l’établissement scolaire peuvent demander la mise en place d’un PPS. Et enfin, le schéma qui explique ces différents plans vient d’être amendé. Un astérisque a été rajouté qui dit ceci : « Les élèves « dys » en fonction de leur besoin et du souhait de la famille peuvent relever soit d’un PAP soit d’un PPS. » En tant qu’enseignante spécialisée, et coordonnatrice pour l’accueil des différences dans le 06, je vous promets que dans les classes, les choses évoluent et que la prise en compte des TA (Trouble des Apprentissages) est de plus en plus réelle. Le livret du PAP a l’avantage de proposer des aménagements et des adaptations que l’on peut mettre en place en attendant d’avoir les bilans, et ce afin de ne pas pénaliser l’enfant. Même si je ne suis pas une fanatique du PAP, il me semble qu’il peut être un outil pour que les enseignants perçoivent mieux les aides qu’ils peuvent apporter. Il est en outre un outil de suivi non négligeable…. Bien cordialement, Anne Valentin, enseignante spécialisée. http://www.ddec06.com/personnes-ressource/
Enseignante et maman concernée par la dyslexie et dysorthographie, je conçois le PAP comme un dispositif efficace et surtout qui affole beaucoup moins les parents. Combien ont fui lorsqu’on leur parle de MDPH et donc de handicap. Le PAP n’exclut en aucun cas les autres professionnels tels les orthophonistes, il ne faut pas oublier non plus que ce sont souvent les enseignants qui sont à l’origine de cette demande de consultation externe. Pour moi la demande de notification MDPH est un processus qui demande du temps d’acceptation par les parents et seuls eux peuvent en faire la demande, le PAP pouvant être déjà être mis en place bien avant avec les mesures préconisées par l’orthophoniste qui suit l’enfant.
Mon fils âgé de bientôt 15 ans a été diagnostiqué auprès de plusieurs neuros dyspraxique visuo spatial et dyscalculique tardivement lors de son redoublement de 6 eme . Ce fut le parcours du combattant et ça l’est toujours vis à vis de la Mdph de Corse et du collège malgré la mise en place de pai puis pps ( rarement appliqué par les enseignants qui pour la majorité continuent à lui dire qu’il est paresseux et j’en passe !) . Cette année demande avs pour sa 3 eme ( demande refusée en juillet pour manque de moyens !!!) mais on me dit de refaire ma demande à la rentrée scolaire ! Bref mon fils est en échec , pas de confiance en lui etc … Et le pire comme sentiment est d’être abandonné , pour lui comme pour moi . Je ne baisse pas les bras loin de là mais quel gâchis . Cette année va être en plus cruciale car on me demande déjà de préparer son orientation professionnelle l’année prochaine , joli terme pour nous faire comprendre que le lycée général ne voudra pas de lui .
Merci pour cet article qui contribue à faire avancer les choses pour tous ces enfants .
Enseignant spécialisé, je ne peux laisser dire que l’institution a voulu démédicaliser les dys… pour la simple raison qu’ils ne l’ont jamais vraiment été, médicalisés. Moins du quart de mes élèves dys subissent ou ont subi des examens médicaux relevant d’une réelle investigation sur leurs troubles !
Je suis d’accord que la réponse PAP n’aidera en rien les enseignants car elle ne leur apportera aucune explication du trouble ni aucun réel appui pédagogique concret. Au moins, dans le cadre du PPS, on peut parfois échanger avec les paramédicaux…
Dans les faits, qu’est ce qu’un PPS a de plus intéressant qu’un PAP? Simplement une aide materielle et/ou humaine. Tous les enfants diagnostiqués DYS…. ou TDA ou autres … par un pediatre spécialisé dans les troubles des apprentissages ou neuro pediatre ou autre, ne nécessitent pas forcement ces aides là, donc quel intérêt de monter un dossier ?
Ce n’est pas en s’adressant a une MDPH qu’on peut avoir un diagnostique comme j’ai eu l’impression de le lire dans l’article. Les diagnostiques sont faits avant. Mais qui informe les familles pour les orienter vers les equipes pluridisciplinaires spécialisées? Ah oui les medecins scolaires mais ils ont quasiment disparus …. les infirmières scolaires ? Oui mais quand elles passent outre les refus de gérer ça contrairement aux collegues infirmières militantes car soit disant c’est du pédagogique…???? Mais vers qu’elle équipe pluridisciplinaire orienter les familles ??????? Sachant que dans une region entière il ne peut y avoir qu’un seul centre avec des delais halluciants d’attente ….
Le PPS n’ a pas plus » permis aux profesionnels du soins de contribuer de façon pertinente » au projets pedagogiques qu’un PAP suivant un diagnostique . Quand il y a PAP le medecin scolaire se base sur les bilans et compte rendus medicaux autant que l’enseignante referrente peut le faire pour un PPS. BREF C’est le detournement du dispositif de mise en place des PAP par l’Education nationale qui pose problème et pas le PAP en lui même. Un simple bilan orthophonique ne devrait pas suffire pour sa mise en place mais comment faire ? puisque trop de delais pr avoir un rdv avec des specialistes et puis plus de medecin scolaire pour orienter les familles et gérer et enfin plus personne pour suivre ces enfants dys ou autre dans la durée???? Combien d’equipe pluridisciplinaire revoient RÉELLEMENT tout au long de leur scolarité ces enfants ?
Quant à la formation des enseignants du 1er degré…. pfff c’est navrant !!!!!!!! En 2017 certains découvrent pour la 1ere fois un document PAP, entendent parler de TDA, conçoivent que les « efforts » au quotidien pour favoriser les apprentissages peuvent aussi venir de l’enseignant en amenageant. Les formations sont proposées au plan académique de formation mais Rien n’est obligatoire….
je suis d’accord avec cet avis ! Je suis prof principale et l’Education nationale me demande de rédiger le PAP de mes élèves dys , toute seule, sans aucune compétence ! Souvent je me contente de remettre les croix dans les mêmes cases que l’année d’avant !!! Mais le médecin scolaire est débordé !!! On fait de la « vitrine » et je déteste ça !!! Quand on dit qu’on ne sait pas faire, on nous répond » demandez à l’élève ce qui est bon pour lui, il le sait lui » C’est sûr qu’à 12 ans, ils connaissent leur dys-, et comment y remédier !!!
C’est pour cela qu’il faut être présent dans les associations dys : et celles qui n’ont pas contribué à l élaboration de ce fameux, fumeux PAP !!
Adhérez, combattez au sein de DMF §§
https://www.dyspraxie.info/
Isa : le PAP doit être rédigé avec les parents et les professionnels qui suivent l’enfant
Mon fils est tdah et dyslexique, le système scolaire n est pas adapté à ses handicaps au point que mon fils est devenu opposant à l école car en souffre au quotidien. À sa rentrée en 6 eme se fut pire car ses professeurs en ont eu tous rien à faire de ses problèmes, réponse cela leur demande trop de travail et ils sont déjà surmenés!!! Donc résultat PAP pas respecté, vous n avez aucun recours pour le faire respecter et malgré que mon fils a eu dès idées suicidaires car ne supportait plus ses échecs scolaires, (suivi par une psychologue également), la mdph a refusé son dossier en jugeant son handicap trop léger pour bénéficier du pps, donc dans les écrits c est simple la procédure à la Mdph mais la réalité est bien moins rose. Et vous vous retrouvez seule face à un système défaillant, l école trouve votre enfant trop handicapé pour suivre le cursus classique et veulent vite le mettre ailleurs mais ou ! et la mdph elle trouve qu il n est pas assez handicapé pour avoir de l aide. c’est l histoire du serpent qui se mord la queue.
Bonjour
Vos propos sont tellement vrai puisque je suis confrontée depuis la 6eme pour faire appliquer le pap. Je m’interroge sur ce qu’elle pourrait disposer si elle avait plutôt un pps car les dispositifs du pap restent flous…
Certains éléments de cet article mériteraient d’être développés. Le PAP ne concerne pas le même profil d’élèves que le PPS. Il est malgré tout soumis à des contraintes plus importantes qu’on ne le pense : il doit être validé par le médecin de l’éducation nationale après réception d’un dossier complet contenant un bilan orthophonique et un bilan psychologique. Les PAP ne sont pas validés si le médecin considère que la demande n’est pas justifiée.
Le PAP nous permet d’aller un peu plus vite que le PPS et légitimer les aménagements auprès des enseignants.
L’équipe éducative servira à identifier quel est le meilleur plan d’appui pour des élèves à besoins éducatifs particuliers.
L’article de Mr ROOSZ et les commentaires qui suivent sont d’autant plus pertinents qu’ils résument bien la situation actuelle et passée. Les dispositifs qui devraient faciliter les apprentissages des dys ne sont ni appliqués, ni applicables dans les conditions d’enseignement actuelles.
Ainsi, étant parvenue jusqu’au niveau doctorat, je n’ai appris ma dyslexie qu’à partir du parcours scolaire chaotique et traumatisant qu’a connu mon fils (dyslexie phonologique, très mauvaise mémoire verbale). Chose étonnante, il peut « cartonner » avec de bons enseignants et, avec d’autres, se retrouver en échec total jusqu’à redoubler, déprimer et nécessiter des séances chez le pédo-psychiâtre.
Les réunions éducatives ? un tribunal pour mon fils et moi même, désavouée dans mon rôle d’éducatrice de mon propre enfant.
Le professeur référent ? il m’a renvoyée vers chaque enseignant à contacter individuellement,
Le médecin scolaire ? il m’a été répondu qu’il n’y en a pas pour les établissements privés à Nancy,
La MDPH ? Je n’en ai jamais trouvé la porte (personne pour me dire comment faire, informations insuffisantes auprès des parents d’enfants « dys »),
Le PAP ? Il sert juste à fixer les aménagements pour les examens, mais n’est pas pris en compte pour les évaluations au cours de l’année scolaire, sa plus ou moins bonne application étant décidée par les chefs d’établissement, donc très insuffisant,
Les AVS ? peu formées pour un travail précaire, peu reconnues, peu nombreuses, souvent mutualisées entre plusieurs élèves affectés de troubles différents.
Les langues vivantes ? Devenues obligatoires au bac puis pour les études supérieures, elles sont devenues un obstacle insurmontable pour nos dys.
Alors, comment nos enfants « dys » peuvent-ils s’en sortir ?
Comment peuvent-ils trouver la formation suffisante pour un métier convenable ?
En Belgique, le logopède (équivalent d’orthophoniste) a autorité pour faire appliquer les aménagements en milieu scolaire. Au Canada, ces aménagements sont appliqués sur simple demande des parents. Dans les pays anglo-saxons, la dyslexie est traitée avec le plus grand sérieux, l’anglais étant la langue la plus difficile pour les dys.
Aujourd’hui où les politiques et les médias véhiculent de nombreuses idées erronées sur les dys (prétendus surnombre et surmédicalisation des dys, troubles soit-disant dus à une particularité de l’oeil, …), le discours de Mr ROOSZ devrait être porté à la connaissance du plus grand nombre !
Votre article décrit un monde merveilleux. Ici dans le Var, les PAP sont refusés aux dyslexiques, ainsi que les aménagements aux examens. Selon le médecin scolaire, c’est à l’élève de s’adapter à l’école et non à l’école de s’adapter aux enfants présentant des troubles d’apprentissage. Cela se termine souvent devant le tribunal…en vain !
Ces problèmes de « dys », sont très répandus et presque banalisés. En même temps, ils sont assez méconnus et on a du mal à les qualifier. Est-ce réellement un handicap? Un petit dysfonctionnement? Une pathologie? Moi même touchée de prêt par ce problème pour un de mes enfants, après de longues recherches et de nombreuses questions posées à divers professionnels, je n’ai pas obtenu de réponse claire, et ne comprend toujours pas ni d’où viennent les problèmes ni surtout comment aider mon fils. J’ai la sensation que tout le monde fait de cela une fatalité. « Ah, il est dys… ( silence … que je traduirais par : bonne chance, bon ben les études ça va être compliqué …). Ce qui m’agace le plus, c’est : « il peut s’en sortir. Mais avec beaucoup plus travail que les autres ». Et comment motiver un enfant à travailler beaucoup plus que les autres en lui expliquant que le résultat ne sera pas à la hauteur du travail fourni ?? C’est décourageant pour lui et pour moi aussi ! Les enseignants ne sont pas formés pour ça Et est ce leur rôle ? On a l’impression d’agacer tout le monde avec les problèmes de nos enfants et la problématique « dys » semble être comme une grosse patate chaude que tout le monde essaie d’attraper mais que l’on fait vite passer car ça brûle les doigts. C’est déjà bien d’en parler ? Oui, mais cela stigmatise aussi ces enfants . Quelles sont les solutions ? Qui va un jour s’occuper de ce gros dossier une bonne fois pour toute de fond en comble ? Pour ma part, j’avoue, c’est devenue une fatalité. Je fais ce que je peux pour l’aider en évitant de le traumatiser, les deux mains sur les yeux en me demandant : qu’est ce que cela va donner au final ? PAP, PPS, MDPH, des noms barbares et effrayants qu’on nous donne en réponse sans plus d’explication. Des procédures, longues, décourageantes, gênante et même coûteuses . Ils faut vraiment être courageux et déterminés pour pousser des portes donnant souvent sur des pièces vides. Beaucoup pensent ( surtout ceux qui ne sont pas touchés ) que c’est un faux problème inventé pour excuser des personnes justes mauvaises et fainéantes . Et ça, c’est dur à lire dans les regards. Bon je suis bien consciente du fait que ce que je viens d’écrire n’avance à rien, mais ou moins pour ma part, c’est dit.
Le PAP est un déni de handicap. En refusant de prendre en charge les dys, les MDPH abandonnent les parents, qui doivent partir au combat pour communiquer et faire reconnaître les troubles de leurs enfants. Bien trop souvent, le PAP n’est qu’un document qui prend la poussière dans la salle des profs. L’absence de validation pour la MDPH sème le doute chez les enseignants: est ce vraiment un handicap, ou le fruit de la paranoia des parents qui surprotègent leurs poussins ?
Mon fils est multidys je peux vous assurer que c’est un handicap pas du tout un trouble du par une quelconque négligence. Je ne comprends pas certains commentaires tout droit sorti d’un cmp ou de quelqu’un qui n’a aucune connaissance en matière de handicap !
Bonjour,
Mon fils est dyscalculic et dyslexique, depuis la dernière année de maternelle on m’a fait comprendre que mon fils aurait des soucis pour suivre du à un retard de langage. Arrivée en CP on a mis en place une équipe éducative ou on m’a déclaré que mon fils avait un problème! J’étais effondré car vu qu’il était déjà asthmatique/allergique et bien ca faisait beaucoup. J’en ai parlé à mon orthophoniste qui le suivait depuis déjà 2 ans : diagnostic légère dysphasie mais rien de bien méchant car il parle aujourd’hui très très bien. J’ai fais le bilan : psychomotricienne rien de décelé sauf une certaine maladresse. En CE1 , on a refait une équipe éducative ou j’ai du refaire bilan (toujours à ma charge et non rembourser) psychomotricienne, orthophoniste, orthoptiste, neuro-pédiatre et la le diagnostic est tombé : mon fils a une dyscalculie, dyslexie et une légère dysphasie ainsi qu’un trouble Neuro-visuel.
La directrice de l’école voulait me le faire redoubler tout ca à cause des maths j’ai du me battre et faire le forcing pour qu’il passe en CE2, je leur ai dis on fait pas redoubler un enfant dys !!!
Le MDPH refuse son dossier, la prise a 100% de la sécurité sociale est refusé.
Heureusement que les institutrices de notre école sont TRES bien et que celle de cette année a mis en place toutes les adaptations de la neuro-pédiatre, mon fils suit, à de très bon résultat et ce même en mathématique, il est épanouie et s’éclate à l’école ce qui est le principale.
Pour ma part je suis une maman soulagée car j’ai quand même arrêté de travailler pour m’occuper entièrement de lui et ses nombreux rendez vous.
Nous sommes en attente de signer le PPS .
Je finirais en disant que les gens qui n’ont pas d’enfants dys ne peuvent pas comprendre, l’angoisse, le stress et la situation dans laquelle on se retrouve lorsqu’on nous dis qu’il y a un problème! Pour nous ca a été des années de « on se sait pas ou on va » c’est très dur à vivre..
Bon courage à toute et à tous
bonjour
mon fils est dyspraxique et dysphasique depuis la 6eme un PAP est signé dans le collège où il est scolarisé, quasiment aucun professeur ne respecte ce PAP, malgré le fait que nous n’ayons rien caché des troubles de notre enfant. Je suis obligée d’appeler sans cesse le collège rien ne bougeait, la une personne du CHU est venu pour une réunion afin d’expliquer les soucis de notre enfant, aucun professeur n’a souhaité assister à cette réunion, j’ai vraiment beaucoup de mal à lire tout ces articles où les enseignants se vantent de respecter le handicap en milieu scolaire pour le cas de mon fils j’en ai rencontré très peu des professeurs bien veillants surtout au collège encore en primaire ca allait mais au collège c’est terrible de constater au quotidien le non respect du PAP signé
Un enfant Dys peut surmonter des montagnes si on croit en lui.
Ma fille dyslexique aurait pu redoubler toutes les classes depuis le CP. Un véritable combat. Elle a redoublé sa 3ème qui bien sûr n’a absolument pas été efficace voire pire. Par contre, on a travaillé la confiance en soi et quand on a réalisé que la dyslexie est un don ( livre : Don de dyslexie de Ron Davis), elle a en effet surmonté les montagnes avec un bac ES. Aujourd’hui en étude supérieure avec les félicitations ! Elle est fière d’être dyslexique ; c’est même un atout.
Un enfant dys réussira si les parents croient en lui.
C’est une chance d’avoir des enfants dys et je viens de découvrir que son frère est aussi dys . Lui est en seconde et il a toujours compensé. Allez, c’est reparti, on va continuer à se battre contre le système et à ne pas lâcher prise…
Eh oui ! Ça serait formidable si les enseignants étaient formés ou du moins acceptaient de ne pas tout savoir…
J’ai eu la chance de connaître 3 supers enseignants dont une prof de philo et une prof de Français => quand on sait comment fonctionne un dys ( des penseurs en image, une vision globale et non linéaire …)un enseignant pourra transmettre son savoir sans aucune difficulté et le dys réussira.
Grâce à des cours particuliers en Français et en Philo, elle a réussit à avoir 10 au bac. Sans cette aide, elle aurait eu 5.
Si on connaît la dyslexie, on arrête d’embêter un dys avec les COD, les compléments d’objet indirect … qui n’ont aucun sens pour eux et découvrons la méthode d’Anne Marie Gaignard ( site Défi 9) Vous verrez qu’un dyslexique dysorthographique fera moins de faute.
Chaque dys est unique et doit apprendre à se connaître. Les neurosciences montrent bien l’importance d’un comportement POSITIF. Valable également pour un non dys ! Le livre Don de Dyslexie m’a beaucoup aidé à comprendre leur fonctionnement.
Une chose est sûre c’est l’importance du goût de l’effort car un dys doit travailler plus. Le sport aide beaucoup ma fille et mon fils pour la concentration. La sophrologie a également permis à ma fille de maîtriser son stress lors des examens.
Un enseignant devrait réaliser la chance qu’il a d’avoir des dys dans sa classe. Ce sont des élèves supers et arrêtons de ne voir que leurs difficultés bêtement scolaires… Ils ont une grande créativité, une sensibilité, un regard en 3 dimensions….Aux Etats-Unis, mettez Dys sur votre CV et vous serez embauchés en priorité !
En attendant, mon fils va passer son bac avec la nouvelle réforme. Tant qu’à faire, il est dyslexique-dysorthographique et dysgraphique !
Un peu d’inquiétude car est-ce que son lycée va jouer le jeu et bien mettre en place son PAP correctement ? Les profs vont-ils lui donner en amont des synthèses de cours pour éviter la prise de note ? Sera t-il dans de bonnes conditions pendant les contrôles continues ? Vont -ils accepter sa dyslexie ? Je ne crois plus au Père Noël mais je crois en mon fils et en sa persévérance, sa volonté de réussir qui lui permettront aussi de surmonter sa montagne comme sa soeur.
Sauf qu’un prof contrairement à un orthophoniste se retrouve face à 30 élèves pour un cours qui dure environ 45 minutes, une fois les élèves tous installés et l’appel effectué…