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Le Projet Voltaire, service en ligne de remise à niveau en français, compte 3 millions d’utilisateurs. Parmi ses clients, 1000 établissements d’enseignement supérieur, dont l’UPCM, Paris 13 et Lille 3.
A partir des résultats de 56.000 utilisateurs du module “Projet Voltaire Supérieur”, qui permet une formation et un entraînement en ligne pour les étudiants, le Projet Voltaire a publié, pour la deuxième année consécutive, un “Baromètre” sur les Français et l’orthographe.
A partir d’un échantillon de 84 “règles de base” censées être maîtrisées à la sortie du collège, une liste des règles les mieux connues a pu être dressée : “8 sur 10 concernent la grammaire, dont 4 règles de conjugaison et 3 d’accord.
Accord du participe passé : « une règle sur laquelle mettre le paquet à l’école »

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Parmi les règles les plus difficiles à maîtriser, l’emploi du futur et du conditionnel, et l’accord du participe passé. “S’il y a une règle sur laquelle il faut mettre le paquet en primaire et au collège, c’est bien celle là”, indique Julien Soulier, membre du comité d’experts du Projet Voltaire, et prof de français et de latin au collège Voltaire de Wattignies.
L’orthographe, un critère de choix pour les recruteurs
Le Baromètre Voltaire intègre une étude de Christelle Martin Lacroux, chercheuse en management, concernant l’impact des fautes d’orthographe sur les recruteurs. “On assiste à une généralisation de l’écrit au travail, avec 73% des salariés qui rédigent quotidiennement… Et dans le même temps, on assiste aussi à une chute des performances en orthographe”, explique la doctorante.

Fautes d’orthographe : connaître ses erreurs pour s’améliorer © Olivier Le Moal – Fotolia.com
Problème : “aujourd’hui, ces élèves commencent à intégrer les entreprises.” Pour une organisation, les fautes d’orthographe sont coûteuses. “Elles signifient des dépenses pour pallier les difficultés des salariés, une perte de productivité, et une image négative”, indique Christelle Martin Lacroux.
Du coup, l’orthographe constitue un “critère important de choix” entre deux candidats à niveau égal, “dans 90% des cas”. Les recruteurs n’hésitent jamais à mettre un CV à la poubelle s’ils perçoivent au moins 5 fautes dans une lettre de motivation.
« Faire comprendre aux élèves que l’orthographe, ce n’est pas pour les embêter »
Comment changer les choses, à la base ? “En latin, je dois souvent revoir avec mes élèves des règles élémentaires, du participe passé aux COD. Et à l’entrée au collège, il faut aussi tout reprendre”, constate Julien Soulier. L’enseignant remarque “que le niveau en orthographe et en grammaire a baissé, c’est indéniable”.

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Selon J. Soulier, “on a de plus en plus de mal à faire apprendre et retenir des choses aux élèves. Pour changer cela, la seule façon de faire, c’est de redonner du sens”. Ainsi, pour l’enseignant, “on ne peut pas dire qu’il faut apprendre pour apprendre. Autrefois, nous apprenions sans nous poser de questions, mais aujourd’hui, les jeunes demandent, et au pire, contestent. Beaucoup me disent que maîtriser l’orthographe ne sert à rien.”
“Il faut faire comprendre aux “élèves que les règles de français, ce n’est pas pour les embêter, mais que ça leur servira plus tard”, ajoute le prof. Ainsi, Julien Soulier fait rédiger à ses élèves, en prévision des stages de 3e, des lettres de motivation, en “leur mettant sous le nez le fait que bien écrire fait partie du savoir-être, et que c’est important pour communiquer.”
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