Un mouvement de grève qui dure déjà depuis deux mois dans les cantines de Villeurbanne, près de Lyon, a été prolongé mercredi jusqu’à la fin de l’année scolaire, les négociations achoppant sur la question du préavis en cas d’arrêt de travail.
La grève lancée le 22 mars a été reconduite jusqu’au 5 juillet à l’issue d’un vote du personnel, 120 agents ayant voté pour et 75 contre selon un communiqué de la mairie de cette commune de 150.000 habitants qui compte 24 écoles.
« Le seul truc qui bloque, c’est le délai de prévenance », explique Daniel Béroujon pour la CGT, alors que le syndicat a accepté des propositions pour renforcer les effectifs et améliorer les salaires. En contrepartie, la municipalité socialiste réclame que le personnel respecte désormais un délai de prévenance pour faire grève, auquel il échappe statutairement.
« Ce délai de 48 heures était pratiqué avant de façon tacite mais en 2013 il a été utilisé par le service éducation de la ville pour casser la grève en remplaçant le personnel gréviste. Les agents ont perdu confiance et ne veulent pas en entendre parler aujourd’hui », ajoute M. Béroujon.
« Ce que l’on veut, c’est pouvoir prévenir les parents afin qu’ils puissent anticiper », rétorque le maire de Villeurbanne, Jean-Paul Bret, interrogé par l’AFP.
Depuis des semaines, les parents s’organisent en effet pour faire déjeuner leurs enfants le midi.
« A chaque fois, on a l’espoir que la grève cesse mais les gens sont blasés, ils n’y croient plus », relève Sophie Makosza, une parent d’élève qui s’est mobilisée sur les réseaux sociaux contre la grève.
« Les 15 premiers jours, toutes les cantines de maternelle étaient entièrement fermées et en primaire, les élèves pouvaient emmener un pique-nique. Par la suite, tous les élèves ont pu le faire. Depuis la semaine dernière, la ville fournit des repas froids. Mais on ne peut plus diversifier les repas comme avant et les enfants mangent du thon à tous les repas », précise cette mère de famille.
« Techniquement, ça ne peut pas durer comme ça. Villeurbanne est une ville populaire et ils sont en train de détruire le service public », ajoute-t-elle.
Face à un blocage qu’elle juge « incompréhensible », la priorité de la mairie est désormais de remettre en place le service de restauration, « même dans des conditions difficiles »: il doit fonctionner normalement jeudi dans six cantines et des repas froids continueront d’être préparés pour les autres par la cuisine centrale de la commune, qui sert d’ordinaire entre 7.000 et 8.000 repas chauds.
De 80 en moyenne depuis le début du conflit, le nombre de grévistes est tombé à une quarantaine de personnes sur environ 400 agents au total mais « ça suffit à bloquer le système », souligne-t-on en mairie. Le temps de grève, limité à la pause du midi, permet en outre au conflit de durer.
Mais pour la CGT, le durcissement du conflit s’explique aussi par le contexte national d’opposition à la loi travail.
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