
© Kzenon – Fotolia
Dans l’académie de Toulouse, 34 collèges « pionniers » ont mis en place les dispositifs de la réforme du collège, un an avant leur généralisation à tous les établissements. Et le premier bilan est « très positif », selon le directeur de cabinet adjoint de la rectrice de Toulouse, qui relève toutefois de « nombreux tâtonnements » et un « besoin d’accompagnement » des enseignants.
Certains enseignants « un peu en difficulté »
Ces collèges pilotes ont notamment expérimenté les très polémiques Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI). Au collège Jean Gay de Verfeil, quatre EPI ont été mis en place cette année, et ils « fonctionnent bien », selon le principal David Marcos.
Toutefois, certains enseignants qui n’avaient jamais pratiqué l’interdisciplinarité ont été « un peu en difficulté pour discuter avec les collègues », pour savoir à quel moment ils devaient reprendre la progression, par exemple, souligne le chef d’établissement. Il relève que d’autres enseignants n’ont pas participé aux EPI à cause, entre autres, de « la peur de parler avec les collègues de pédagogie ». Mais ils ont « vu vivre les EPI et ça les a énormément rassurés, réconfortés », assure-t-il.
Un gros travail de préparation « nécessaire »
Sandrine Limbert, enseignante de sciences physiques dans l’établissement, a expérimenté un EPI Sciences/EMC basé sur un jeu de rôle pour faire comprendre le fonctionnement de la justice aux élèves. Et elle se montre également assez enthousiaste. Les élèves adhèrent « tout de suite », l’acquisition des connaissances est « très satisfaisante », indique-t-elle, mais il est parfois difficile, en sciences, de trouver les parties du programme adaptées pour proposer un scénario. Ce que reconnaît Benjamin Paul : « À ce stade, les enseignants soulignent la nécessité d’un important travail de préparation », explique-t-il.
Sur Eduscol, les établissements ont publié des fiches présentant les projets mis en oeuvre dans le cadre de l’expérimentation : plus-value, moyens mobilisés ou encore difficultés rencontrées. Ces expériences pourront, comme l’évoquait le ministère il y a quelques temps, servir de ressources à d’autres équipes pédagogiques.
Prévue pour entrer en application à la rentrée 2016, la réforme du collège s’attire toujours les critiques de nombreux enseignants . Il y a quelques jours, le syndicat Snes-FSU avait invité les professeurs à se rassembler à Paris pour fêter le premier anniversaire de leur lutte contre le dispositif.
« Bilan très positif »….avec beaucoup de difficultés…. et pas de commentaires des profs de langue…en particuliers d’allemand et de latin….
« À ce stade, les enseignants soulignent la nécessité d’un important travail de préparation »
traduction: travail plus pour gagner moins…
Quelle farce !
Bilan de la réforme: effondrement du nombre d’inscrits au C.A.P.E.S de lettres classiques et d’allemand.
Cette conséquence de la réforme du collège va entrainer la disparition du latin et de l’allemand au collège.
Tout ceci est bien nébuleux : un « bilan positif » ne reposant que sur des impressions subjectives, avant même la fin de l’année, et essentiellement celles des cadres devant mettre en place la réforme…On aurait effectivement aimé connaître le sentiment des collègues d’allemand ou de lettres classiques dans ces établissements (dont la liste n’est pas communiquée).
S’agissant de l’exemple donné, de nombreuses questions se posent : l’artificialité de l’interdisciplinarité est ici évidente (« le fonctionnement de la justice » n’entrant pas dans le programme de sciences physique, le lien avec « l’additivité des tensions » semble bien factice). On se demande par ailleurs à quelle thématique peut correspondre (« Corps, santé, bien-être, sécurité » ou « Information, communication, citoyenneté » ?)
Il faut surtout rappeler que les thématiques sont imposées avec un horaire annuel : ce professeur de sciences physiques a-t-il consacré 1/2h ou 1h chaque semaine pendant toute l’année à cet EPI ? Rappelons enfin que, dans la réalité pratique de la réforme et pour des raisons évidentes d’organisation, les équipes interdisciplinaires, les thèmes, les niveaux concernés ne sont pas nécessairement choisis par les professeurs (voire leur sont tout simplement imposés), comme c’est ici le cas. Qu’aurait donc fait cette collègue si on lui avait imposé un autre niveau ou le travail avec une autre discipline ?
A noter d’ailleurs que les programmes de physique-chimie n’ont pas même été conçus en interdisciplinarité avec les mathématiques…
Bref, un exemple tout à fait isolé et bien problématique. Certainement pas un modèle…
!!! La police scientifique et donc les méthodes scientifiques ont à voir pour comprendre le fonctionnement de la justice, à moins que les décisions se basent uniquement sur de l’air (dioxygène, diazote, ondes sonores… 🙂 …)
!!! « Les programmes de physique-chimie n’ont pas même été conçus en interdisciplinarité avec les mathématiques ». Effectivement, les mathématiques s’accaparent progressivement mais surement la physique « les grandeurs et mesures (calcul de la vitesse moyenne, conversions) » . Pourquoi feindre alors des efforts d’interdisciplinarité ? Il faut bien consolider son règne.
Voilà ce que pensent les enseignants de langues vivantes de Toulouse de cette expérimentation.
« Témoignage de professeurs de langues vivantes de l’académie de Toulouse où la réforme du collège est expérimentée depuis la rentrée 2014.
Le projet de réforme du collège rendu public par le ministère de l’Éducation nationale le 11 mars 2015 prévoit la réduction de l’horaire de LV1 en sixième (passage de 4 heures à 3 heures/semaine) et l’introduction de la LV 2 en cinquième avec un horaire global d’enseignement inchangé sur la totalité du collège. C’est à dire que les élèves auraient 2h/semaine pendant 3 ans, au lieu de 3h/ semaine pendant 2 ans. Dans l’académie de Toulouse nous expérimentons le début de l’apprentissage de la LV2 en cinquième avec l’horaire de 2h/semaine depuis la rentrée
2014. Ce projet nous a été imposé et l’expérience en cours n’a pas encore pu été évaluée.
Pour trouver les heures nécessaires pour cette expérimentation le rectorat a diminué d’une heure l’horaire de LV1en sixième (3 heures/semaine au lieu de 4 heures/semaine) et arrêté le financement des sections bilangues autres que les sections allemand/anglais. Les autres sections bilangues, en particulier celles d’espagnol/anglais, pourtant nombreuses dans l’académie, ont dû fermer, y compris pour les élèves ayant fait de l’espagnol à l’école primaire,
en infraction avec le principe de continuité pédagogique et au mépris du travail accompli par les professeurs qui avaient enseigné l’espagnol et d’autres langues.
L’annonce du projet à l’hiver 2014 a eu pour conséquence la baisse de l’enseignement de l’espagnol en primaire à la rentrée 2014 dans l’académie. Et de plus, des professeurs des écoles pourtant habilités en espagnol se sont retrouvés à enseigner l’anglais dans leurs classes.
Après six mois d’expérimentation de démarrage d’une LV avec un horaire de 2h/semaine en cinquième, les professeurs de LV 2 en collège constatent une perte d’efficacité dans leur enseignement, les séances sont trop espacées pour une bonne acquisition par les élèves qui sont au final les premiers lésés, alors qu’on voudrait les faire progresser. Ces mêmes enseignants sont très en colère et très frustrés de ne pas pouvoir assurer leur enseignement correctement et de ne pas pouvoir faire découvrir à leurs élèves une nouvelle langue dans de
bonnes conditions.
À moins de 3 heures par semaine en LV 2, avec des classes hétérogènes et des effectifs chargés, l’enseignement apprentissage des langues vivantes se révèle inefficace pour un grand nombre d’élèves, et surtout pour ceux qui ne peuvent pas bénéficier d’aide à la maison, car en début d’apprentissage d’une langue les moments d’exposition à la langue doivent être le plus fréquents possible.
Par ailleurs les professeurs ayant des classes de LV1 en sixième assurent ne pas avoir avec 3h/semaine la possibilité d’atteindre leurs objectifs avec des classes d’un niveau très hétérogène (tous les élèves n’ayant pas étudié cette langue vivante en primaire).
Enfin, la diminution des horaires peut se traduire par une plus grande précarisation des enseignants dans les zones rurales où les professeurs verront leur horaire réparti sur un plus grand nombre d’établissements et
passeront plus de temps sur la route.
Après la présentation de la réforme par la ministre de l’Éducation nous avons pu lire et entendre dans les media que « dans l’académie de Toulouse l’expérimentation se fait à la très grande satisfaction des enseignants eux mêmes ». Nous tenons à proclamer que nous n’avons pas été consultés et que nous ne sommes pas d’accord avec cette affirmation que nous jugeons mystificatrice.
Des professeurs de langues vivantes (Allemand, Anglais, Chinois,Espagnol, Occitan) des collèges et lycées :
– Collège René Cassin, Vielmur (81)
– Collège Jacques Durand, Puylaurens (81)
– Collège de la Montagne Noire, Labruguière (81)
– Collège Jean Jaurès, Castres (81)
– Collège Les Cèdres, Castres (81)
– Collège Jean Monnet, Castres (81)
– Lycée La Borde Basse, Castres (81)
– Collège de La Catalanié, Brassac (81)
– Collège Les Portanelles, Lautrec (81)
– Collège Marcel Pagnol, Mazamet (81)
– Collège Jean Louis Etienne, Mazamet (81)
– Lycée Maréchal Soult de Mazamet (81)
– Collège Denayrouze, Espalion (12)
– Collège Marcel Aymard, de Millau (12)
– Collège Leclerc, SAINT GAUDENS (31800).
– Collège Claude CORNAC, Gratentour (31150)
– Collège Stella Blandy, MONTESQUIEU (31310)
– Collège Pablo Picasso, Frouzins (31270)
Dernière mise à jour des signatures le 17/04/15 19:12
– Collège de Mirepoix (09)
– Collège Michelet, Toulouse (31)
– Collège Voltaire, Colomiers (31)
– Collège Pasteur de Graulhet (81) » Sur le site http://www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article5805
» Bilan très positif » … vous avez déjà vu un bilan négatif dans l’éduc ? Surtout pas de vagues … Les profs qui ont expérimenté disent que ça va (ils ne vont tout de même pas s’autoflageller en avouant le contraire…). Ceci implique que le principal est lui aussi satisfait et peut ainsi remonter une bonne image de ses bons petits soldats qui font tout comme il faut dans les clous pour ne pas décevoir et ,en échange de la prime qui sera octroyée au principal parce qu’il aura bien su manager son équipe , les profs auront une belle appréciation … CQFD . Cette réforme anesthésie la réflexion de nos jeunes et est létale pour la société que nous préparons. A force d’être bienveillant , on n’est plus exigeant …
Tout a fait d’accord
Le college est un espace ferme et deconnecte de la vie economique.
Il n’est pas question de faire de vagues car un principal par definition ne supporte pas le crime de lese majeste. Dans cette affaire le principal est a la fois celui qui met en oeuvre la reforme et celui qui l’evalue. Autant dire qu’alors l’evaluation a peu d’interet. Seule mme belkacem se felicitera. Quant aux enseignants ils continueront a geindre , a dire qu’ils ont fait cinq ans d’etude et en gros qu’a leur arrivee dans les colleges ils se sont apercus qu’ils ont ete trompes sur la marchandise.