Quelque 150 personnes, selon les organisateurs, se sont rassemblées lundi devant la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) à l’appel d’une intersyndicale pour protester contre la réforme des diplômes des travailleurs sociaux.

« C’est une casse du travail social qui est prévue », a dénoncé Delphine Depay, militante CGT à la Fédération services publics, auprès de l’AFP.

« L’objectif sous-tendu est de valoriser le socle universitaire au détriment de la formation professionnelle en lien avec les métiers », estiment dans un communiqué la CGT et FO qui déplorent par ailleurs « le manque de moyens ».

Le rassemblement, dont l’appel a été lancé par l’intersyndicale (CGT, FSU, Unef, Solidaires), la commission action travail social de Nuit debout et le collectif Avenir Educs, était organisé alors que se tenait lundi une Commission professionnelle consultative (CPC) consacrée à la réforme des formations sociales.

Les manifestants qui dénoncent le rythme « effréné des réunions imposées à la CPC » et « le manque de concertation », ont demandé à être reçus par le cabinet de la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées et de la lutte contre les exclusions, Ségolène Neuville, avant le 21 juin, date de la prochaine CPC.

Le ministère a assuré qu’ils seraient reçus, sans préciser la date.

Un plan interministériel présenté en octobre dernier, prévoit notamment de « moderniser » la formation des travailleurs sociaux.

Ceux dont les diplômes sont actuellement reconnus comme Bac+2 (assistants de service social, éducateurs spécialisés ou de jeunes enfants), alors que leur formation se déroule sur trois ans, seront élevés au niveau licence à compter de 2018, selon le plan d’action.

Le plan prévoit également de revoir les modalités de délivrance des diplômes d’État afin de « donner plus d’autonomie » aux établissements de formation, qui devront respecter un cahier des charges partagé État-régions, fixant des exigences de qualité.

Les formations, actuellement distinctes pour les 14 métiers du travail social, seront revues pour comprendre un « corpus de connaissances communes », avec ensuite des modules de spécialisation (aide sociale à l’enfance, logement, famille, petite enfance, handicap …).