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La circulaire n° 2016-076 du 18 mai 2016, adressée aux recteurs, aux chefs d’établissement et aux IEN, et publiée le 19 mai au Bulletin Officiel, tente de donner un nouvel élan aux « internats de la réussite » (ex-internats d’excellence).

Rappelant que les internats destinés à accueillir des élèves (collégiens, lycéens) défavorisés ont été lancés en 2008 lors du « plan espoir banlieue », Florence Robine, directrice générale de l’enseignement scolaire (Dgesco), décrit ce « mode de scolarisation » comme « un puissant vecteur d’égalité sociale ».

En ce sens, indique-t-elle au nom du ministère de l’Education nationale, « dès lors qu’il s’engage à mettre en œuvre les orientations du référentiel annexé à cette circulaire (pdf), tout internat public, qu’il ait ou non été financé par le programme d’investissements d’avenir ou par la politique de la ville, a vocation à devenir un internat de la réussite pour tous ».

L’internat : un lieu de vie « au service de la réussite de tous »

lycée

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Dans ce « référentiel national », destiné aux porteurs de projet et aux équipes de pilotage académique, l’internat de la réussite est décrit comme un « lieu de vie ». Non pas « une simple solution d’hébergement, mais une réponse sociale et éducative au service de la réussite de tous les élèves« . Ainsi, il peut « contribuer à réduire les inégalités de résultats scolaires, partiellement dues aux ressources économiques, sociales et culturelles du milieu familial », en donnant « à tous ce que certains élèves peuvent plus facilement trouver chez eux ».

Concernant le recrutement des internes, les « orientations nationales » définissent des « priorités » et des critères d’admission géographiques, sociaux, ou encore familiaux. « L’internat de la réussite pour tous peut s’adresser aux collégiens, aux lycéens ou aux étudiants de classes post-baccalauréat », indique le référentiel. « Le niveau collège et l’enseignement professionnel doivent être privilégiés dans l’attribution des places ainsi que dans les projets de création », peut-on lire.

Favoriser les élèves issus de milieux sociaux « les plus éloignés de la culture scolaire »

Doivent-être recrutés, de façon prioritaire, les élèves « issus de milieu rural isolé et défavorisé, des quartiers prioritaires de la politique de la ville et de l’éducation prioritaire, ou dont la résidence familiale est éloignée de l’établissement de scolarisation« .

Les internats de la réussite doivent « favoriser les élèves issus des familles appartenant aux milieux sociaux les plus éloignés de la culture scolaire », ou dont « les conditions de vie et d’existence sont peu propices à l’étude ». Ils tiennent aussi compte dans leur recrutement de critères familiaux, comme le « manque de disponibilité » ou des « difficultés d’encadrement éducatif (par exemple : deuil, familles à horaires de travail décalés, familles monoparentales) ».

Un « projet pédagogique » pour « la réussite scolaire »

Dans chaque internat de la réussite, un « projet pédagogique et éducatif exigeant », fruit d’un « travail collectif », est construit « pour la réussite scolaire et éducative ». Adossé au projet d’établissement, ce projet pédagogique et éducatif doit « rappeler la priorité de la maîtrise de la langue française comme langue d’enseignement », mais aussi « favoriser les projets permettant l’ouverture sur l’Europe, le monde et les autres cultures » afin d’améliorer la pratique d’une langue étrangère.

« Le projet pédagogique et éducatif propose une politique artistique et culturelle qui éveille la curiosité des élèves, concourt à la formation de leur jugement et développe leur sensibilité tout en permettant une ouverture à des éléments culturels parfois absents du milieu d’origine », indique le référentiel.

Il prévoit aussi « une éducation aux médias qui permet la construction et l’exercice de l’esprit critique ». De leur côté, les enseignements scientifiques et technologiques « impulsent une initiation à la démarche d’investigation tout en apprenant à agir dans une démarche de développement durable ». Enfin l’EPS, « source de bien-être », vise notamment « à promouvoir des valeurs de respect et de solidarité ».

En 2016, le nombre d’internats publics s’élève à 1634, selon Eduscol – pour 45 internats de la réussite. A travers le programme des investissements d’avenir (PIA), qui vise à « étendre les effets bénéfiques de ce mode de scolarisation », le gouvernement espère faire passer le nombre de places en internats de la réussite de 5000 à 11000 d’ici à 2024.