La Région Ile-de-France, présidée par Valérie Pécresse (Les Républicains), a adopté vendredi le rétablissement des aides sociales pour les lycéens du privé sous contrat, qui avaient été supprimées par l’ancienne mandature socialiste, ravivant dans l’hémicycle la « guerre scolaire » entre public et privé.
« Nous corrigeons aujourd’hui une injustice », a expliqué Valérie Pécresse, assurant que la Région IDF était « la seule qui punisse les élèves les plus fragiles qui choisissent le privé ». Rappelant que le choix de choisir son établissement était « une liberté », elle a asséné: « Non à la sélection par l’argent que vous avez instauré en Ile-de-France ».
En Ile-de-France, environ 20% des 500.000 lycéens franciliens sont scolarisés dans des établissements privés sous contrat.
La précédente mandature avait supprimé en 2012 les aides régionales sociales facultatives en direction des élèves du privé les plus défavorisés: l’aide à la cantine, l’aide à l’acquisition des manuels scolaires, l’aide au frais de concours, et l’aide à l’équipement pour les lycéens d’enseignement professionnel.
La nouvelle majorité (LR-MoDem-UDI) a choisi de les rétablir « dans les mêmes conditions et les mêmes modalités d’application que dans le public », pour un montant de 1,6 millions d’euros, a dit Agnès Evren, vice-présidente chargée de l’éducation, assurant qu' »énormément d’élèves de familles à revenu modeste vont dans le privé ».
Les partis de gauche se sont fortement opposés à cette mesure, qui « revient sur une mesure emblématique de la précédente mandature », selon les Radicaux de Gauche. EELV a dénoncé « une politique clientéliste qui répond à votre électorat », et le PS a estimé que le financement des aides facultatives au privé se faisait au détriment des établissements publics.
Mme Pécresse a rappelé que les budgets d’investissement et de fonctionnement pour les lycées avaient été augmentés.
« En moyenne, un lycéen du public a 30% de moyens en moins qu’un lycéen du privé », a déclaré Eric Coquerel, du Front de gauche.
« Il faut sortir de cette vision manichéenne, un élève sur deux passe par le privé », durant sa scolarité, a dit Mme Evren, évoquant des « polémiques du siècle dernier ». « La guerre scolaire est rallumée », a déploré l’UDI, saluant « une mesure de justice ».
Le Modem et Les Républicains ont défendu « une mesure de bon sens » et le FN « un nécessaire rééquilibrage ».
Les déclarations d’une élue LR sur les élèves musulmans fréquentant les établissements privés a suscité la colère de la gauche et une suspension d’audience.
La délibération comprenait également des mesures pour sécuriser les établissements privés sous contrat (vidéo-surveillance, portail, clôture, etc.), pour un montant de 2 millions d’euros, comme cela a déjà été décidé pour les établissements publics.
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