Les enfants réfugiés ont cinq fois plus de risques que les autres de se retrouver déscolarisés dans les pays d’accueil, affirme l’Unesco dans un document publié vendredi.

Au total 9% des enfants sont déscolarisés, mais pour les réfugiés le pourcentage monte à 50%, selon ce document intitulé « Plus d’excuses » et publié conjointement par l’Unesco et le HCR (Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies).

En ce qui concerne les adolescents, 17% du total ne vont pas à l’école mais le chiffre atteint 75% pour les réfugiés, souligne le rapport.

« Les enfants réfugiés, comme tous les enfants du monde, ont droit à l’éducation. Il est essentiel que les enfants qui ont été déracinés par la guerre et la violence ne soient pas davantage laissés pour compte », souligne dans un communiqué Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, en exhortant « les donateurs et les organisations de développement à aider à intégrer les enfants et les jeunes réfugiés dans les systèmes éducatifs nationaux ».

Les chiffres varient beaucoup selon les pays, puisque les taux moyens de scolarisation primaire des réfugiés sont de 80% en Égypte, en Iran et au Yémen, mais de seulement 40% au Pakistan et 50% en Éthiopie.

Pour l’enseignement secondaire, les chiffres peuvent être encore plus bas: au Kenya, au Pakistan et au Bangladesh, moins de 5% des adolescents réfugiés de 12 à 17 ans sont scolarisés, souligne l’Unesco.

Or pour les jeunes réfugiés, « l’éducation revêt une importance particulière », car « le simple fait d’être scolarisés les protège de la traite, de l’adoption illégale, du mariage d’enfants, de l’exploitation sexuelle et du travail forcé », souligne Irina Bokova, Directrice générale de l’Unesco, dans le communiqué.

Dans cette situation, « les personnes déjà marginalisées, comme les filles, sont souvent les réfugiés les plus mal lotis », souligne le document, qui donne l’exemple des camps de Kakuma au Kenya, où seuls 38 % des élèves des écoles primaires étaient des filles en 2015.

« Au Pakistan, où le mariage précoce et les grossesses d’adolescentes sont fréquents, les taux d’abandon scolaire, chez les filles réfugiées, atteignent parfois 90 % », ajoute l’Unesco.