Immersion des enseignants en entreprises, intervention d’acteurs du monde économique dans les lycées, développement des campus de métiers: la Région Ile-de-France a adopté vendredi une délibération pour rapprocher les lycées du monde de l’entreprise pour lutter contre le décrochage et le chômage.
« Nous voulons faire tomber les murs entre l’éducation et l’entreprise », a expliqué la présidente de la Région Valérie Pécresse (Les Républicains), en séance plénière. « Il faut permettre aux jeunes lycéens de commencer leur orientation dès le lycée ».
La Région veut aussi favoriser l’accès aux stages en entreprises et sensibiliser les jeunes à l’entrepreneuriat.
L’opposition a dénoncé une « philosophie libérale du texte » (Front de gauche), « un rapport vide » (PS), « des déclarations et des slogans » (EELV), et une volonté « de contourner l’Éducation nationale (Radicaux de gauche) », le FN déplorant de son côté « un excès d’annonces et de communication ».
« Il ne s’agit pas de privatiser les lycées », mais « de donner une image positive de l’entreprise », a déclaré le groupe Les Républicains.
L’Ile-de-France compte chaque année 30.000 jeunes décrocheurs (sur environ 500.000 lycéens dans le public et le privé), et 8% seulement font l’objet d’un suivi, avait souligné la veille la vice-présidente en charge de l’Éducation Agnès Evren.
Pour « réduire le nombre de décrocheurs », la Région veut aussi « faire du sur-mesure », renforcer le tutorat (étudiants, salariés, retraités, anciens élèves, etc. ), mieux assurer la transition collèges-lycées en valorisant notamment les filières professionnelles, améliorer le repêchage des décrocheurs via « un prestataire de service » et développer les structures d’aides aux jeunes décrocheurs, comme les micro-lycées, les lycées du soir ou les écoles de la deuxième chance.
« Un véritable arsenal contre le décrochage », selon LR, « une vision fausse des causes du décrochage qui fait preuve de biais idéologiques », selon EELV, des propositions « insuffisantes mais qui vont dans le bon sens », selon le FN. Pour le PS, la droite « revient en arrière » par rapport au plan contre le décrochage mise en place en 2013, par la précédente majorité.
La Région va également « récompenser l’effort », en instaurant des bourses au mérite (900 euros) pour les bacheliers issus de famille à faible revenu ayant obtenu une mention très bien et des bourses de la seconde chance (900 euros) pour les non bacheliers, « bien peu pour reprendre des études » selon les Radicaux de gauche.
La région a également adopté l’expérimentation d’un budget d’autonomie pour une dizaine de lycées volontaires, « une petite révolution », selon Valérie Pécresse, pour permettre aux établissements « plus de réactivité et de souplesse ». Un « programme innovant » selon le Modem, « dangereux » selon le PS.
Modération par la rédaction de VousNousIls. Conformément à la loi relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. Pour exercer ce droit adressez-vous à CASDEN Banque Populaire – VousNousIls.fr 1 bis rue Jean Wiener – Champs-sur-Marne 77447 Marne-la-Vallée Cedex 2.