Alain Rousset, président (PS) de la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes et rival régional d’Alain Juppé, s’est étonné vendredi du « virage à droite libérale toute » du maire de Bordeaux dans la campagne pour 2017, une option qui conduira à sa défaite, selon lui.

Alain Juppé « a effectivement la stature » d’un président de la République. « Maintenant, ce qu’il propose m’étonne beaucoup », a déclaré M. Rousset sur Sud Radio et Public Sénat.

« La ligne qu’aurait dû garder Alain Juppé, c’est une ligne gaullienne, c’est-à-dire au dessus du débat droite-gauche d’aujourd’hui. Or là, il est en train de faire un virage à droite libérale toute, avec des mesures qui sont impossibles à mettre en oeuvre, sauf à arrêter la construction des écoles maternelles, la construction des routes », a-t-il poursuivi.

« Quand je regarde ce qu’a fait Alain Juppé en tant que président de la métropole, il a investi pour son agglomération, pour sa ville. Supprimer 85 milliards –je crois que ce sont les économies qu’il veut faire—, qu’est-ce qui va rester ? », s’est interrogé M. Rousset.

« Un peu comme (Nicolas) Sarkozy se laisse attirer par les idées du Front national, Alain Juppé essaie de +se droitiser+, et à cette bataille-là, à mon avis il va perdre », a-t-il conclu.

M. Juppé a récemment dévoilé ses propositions économiques. Il prône notamment entre 85 et 100 milliards d’euros d’économies de dépenses publiques, la suppression des 35 heures, une loi de programmation fiscale sur cinq ans et la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Outre M. Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé, Hervé Mariton, Nadine Morano, Jacques Myard, Geoffroy Didier, Frédéric Lefebvre et Jean-Frédéric Poisson se sont déclarés candidats pour la primaire des Républicains (20-27 novembre). Nicolas Sarkozy pourrait se déclarer à la fin de l’été.