Dix-neuf personnes ont été interpellées jeudi matin dans le métro de Rennes en flagrant délit de dégradations, dans le cadre d’une enquête sur des violences lors des manifestations dans la ville, a annoncé jeudi lors d’une conférence de presse le procureur de la République, Nicolas Jacquet.

Les cinq femmes et 14 hommes interpellés ont été placés en garde à vue pour « association de malfaiteurs et dégradations volontaires de biens destinés à l’utilité publique par des personnes agissant en réunion et le visage dissimulé ». Ils encourent jusqu’à sept ans d’emprisonnement.

La plupart ont refusé de décliner leur identité ou de se soumettre à la prise d’empreintes digitales, a précisé M. Jacquet. Ils sont âgés entre 20 et une trentaine d’années et sont présents sur Rennes depuis plusieurs semaines.

« Depuis plusieurs mois, la ville de Rennes est confrontée à l’action violente d’un certain nombre d’individus qui n’hésitent pas à se livrer à des exactions, qu’il s’agisse de violences contre les services de police ou de dégradations sur les commerces ou sur les bâtiments publics », a expliqué le procureur.

« Depuis quelques semaines, la Direction départementale de la sécurité publique est parvenue à identifier un groupe d’individus manifestement organisé et structuré, agissant ensemble sur les manifestations et se réunissant périodiquement pour évoquer ou préparer les actions violentes notamment de dégradations », a-t-il continué.

Le 12 mai, le procureur a saisi la Direction interrégionale de la police judiciaire d’une enquête concernant ce groupe pour « association de malfaiteurs en vue de commettre des violences ou des dégradations aggravées en bande organisée », a ajouté M. Jacquet

Les enquêteurs ont réussi à obtenir l’information d’une action de « sabotage » prévue jeudi matin par ce groupe dans les stations du métro rennais. L’ensemble des stations a été placé sous surveillance et finalement 19 personnes ont été interpellées entre 06h00 et 07h00 sur des stations de la périphérie rennaise en flagrant délit de dégradations « sur les bornes de validation des titres de transport », a-t-il précisé, alors qu’une nouvelle manifestation contre la loi travail réunissait plusieurs centaines de personnes à l’appel des syndicats à la mi-journée dans le centre-ville.