Le directeur de l’Alliance française d’Irkoutsk passe actuellement en procès en Russie, après avoir été placé en détention puis en résidence surveillée depuis 15 mois pour des actes présumés à caractère sexuel sur mineurs, a révélé mercredi à Nantes son comité de soutien, qui parle « d’accusations fantaisistes ».

Originaire de Nantes, Yoann Barbereau, 38 ans, a été arrêté le 11 février 2015 à son domicile d’Irkoutsk, en Sibérie, où il dirigeait l’institution culturelle française depuis 2012. Relâché 71 jours plus tard, il est depuis assigné à résidence sous contrôle d’un bracelet électronique et interdiction de communiquer avec l’extérieur, rapporte le comité de soutien dans un communiqué, précisant qu’il a également été en observation pendant 15 jours en hôpital psychiatrique en juin 2015.

Confirmant l’arrestation et l’ouverture du procès la semaine dernière, le ministère des Affaires étrangères a indiqué à l’AFP être « mobilisé » au quotidien « afin de trouver une solution rapide à cette affaire ».

Selon son comité de soutien, Yohann Barbereau est accusé d’actes à caractère sexuel sur mineur de moins de 14 ans, en l’occurrence sa propre fille, âgée de 5 ans à l’époque de l’arrestation, de production et diffusion d’une photo pédopornographique, de diffusion d’une vidéo pédopornographique et de trois photos pornographiques.

« Yoann Barbereau fait l’objet d’accusations fantaisistes et scandaleuses de la justice russe. Menée uniquement à charge, l’enquête repose sur des preuves fabriquées et des documents falsifiés, au mépris des règles les plus élémentaires du droit », affirme son comité de soutien, dirigé par le journaliste nantais Thierry Guidet et composé principalement d’acteurs culturels, tels les écrivains Pierre Michon et Philippe Forest.

Selon ses soutiens français, M. Barbereau a été victime de pirates informatiques qui ont diffusé des photos personnelles, dont une où il apparaît nu aux côtés de sa fille, mais cette image « ne présente aucun caractère sexuel ». Quant à la vidéo incriminée, « il s’agit d’un montage de scènes pédopornographiques » qui sont « parfaitement étrangères » à M. Barbereau, selon la même source.

Le comité précise que son épouse, qui a la double nationalité franco-russe, « a dû s’exiler » dans un pays tiers, et que l’enfant du couple, qui vit désormais chez ses grands-parents en Russie, a été « odieusement instrumentalisée » pour accuser son père.

Selon M. Guidet, le procès, ouvert le 10 mai, a été suspendu mardi et pourrait reprendre dans deux semaines devant un autre tribunal d’arrondissement.